Sixième Sens

Chapitre XV (5/5)

Le lendemain quand la jeune femme se réveilla, elle était seule. Les yeux a demi-clos comme pour faire durer le moment un peu plus longtemps, elle roula sur le côté et chercha son téléphone en tâtonnant. L'horloge numérique indiquait 10:47, elle avait dormi plus de dix heures ! L'écran principal montrait également deux notifications de messages, l'une de Grégoire, l'autre de Maxime. Son cousin la prévenait qu'il avait été se balader avec Jack, quant à son collègue (et petit-ami ?) il lui avait laissé un message qui lui mit du baume au coeur et lui permis de commencer sa journée du bon pied.

9h06

Bonjour jolie Belle au bois dormant. Avant toute chose j'espère que tu as passé une nuit aussi agréable que la mienne. Quel bonheur d'avoir pu partager ce moment avec toi hier soir et d'avoir pu profiter de tes bras toute la nuit. Je crois que je n'ai jamais aussi bien dormi de ma vie. J'ai déjà hâte de te revoir pour que nous puissions enfin discuter de tout ce qui nous tracasse avant de vivre notre belle histoire sans qu'aucun obstacle ne se mette en travers de notre chemin. J'espère que tu ne m'en voudras pas de ne pas t'avoir dit au revoir ce matin, tu dormais si bien et tu semblais si paisible que je n'ai pas voulu troubler ta quiétude. Profites de cette journée pluvieuse pour faire le plein d'énergie avant d'attaquer à nouveau le travail demain matin. Je t'embrasse très fort mon doux amour.

Un grand sourire aux lèvres la jeune femme se décida à sortir de son lit pour se diriger dans la cuisine où flottait une odeur de pancakes encore chauds. Son cousin ne devait pas être parti depuis bien longtemps. Prise d'une soudaine envie de thé, elle mit ensuite une grande bouilloire d'eau à chauffer. Le temps que l'eau ne boue, la jeune femme répondit à Maxime pour lui indiquer qu'elle était réveillée et qu'elle se sentait en pleine forme avant de relire le message laissé par Grégoire, le tout en se mordant l'intérieur des joues pour tenter de réprimer l'immense sourire qui vint finalement illuminer son visage. Oubliant totalement la bouilloire qui chauffait à côté d'elle, la libraire se plongea avec délectation dans les souvenirs de la nuit qu'elle venait de passer dans les bras de l'homme qu'elle aimait. Elle n'avait pas aussi bien dormi depuis la première fois où ils avaient dormis ensemble lors de l'anniversaire de Robin à la coloc'. Et encore, cette fois-là elle n'avait pas eu le loisir de se blottir à sa guise dans les bras rassurants du jeune homme.

Trop fatigués pour refaire le monde comme ça avait été le cas la première fois, les deux amoureux avaient rapidement discutés de la journée du libraire sans même aborder la question des nombreux baisers qu'ils venaient d'échanger et de ce que cela allait impliquer pour eux. En réalité tous deux savaient très bien ce que tout cela signifiait, ils l'avaient ressentit au moment où leurs lèvres s'étaient scellées, ce tourbillon de sentiments qui les avait totalement happé et pris aux tripes ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose. Mais pour l'heure ils n'avaient aucune envie de mettre des mots sur ce qui leur arrivait et préféraient rester dans leur petite bulle remplie d'amour. La grosse discussion sur ce que le libraire voulait lui avouer avant d'officiellement se mettre en couple aurait lieu quand Clémentine se sentirait en meilleure forme.

En effet Grégoire, prévenant comme à son habitude, n'avait eu aucune envie de précipiter les choses bien qu'il ait eu très envie de tout lui déballer sur le champ afin d'avoir le cœur libéré de ce poids qui lui pesait depuis un moment maintenant. Toutefois il n'avait pas résisté pas à la tentation de passer la nuit à câliner sa bien-aimée en lui caressant le dos et les cheveux jusqu'à ce qu'elle s'endorme tranquillement dans ses bras. Les choses n'avaient peut-être pas été dites officiellement de peur de briser la magie du moment, et surtout parce que tout deux savaient qu'ils leur restaient encore deux trois choses à éclaircir avant de pouvoir savourer pleinement leur amour, mais les deux libraires savaient que ce qui venait de se passer marquait (enfin) le début de leur couple.