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P.d.v. de Mously

Depuis que j'ai revu Bachir, je ne me sens plus aussi bien. Mes pensées ont recommencé à me tourmenter, le passé me hante, à nouveau.
Je déprime et ça m'énerve de déprimer, surtout pour un homme tel que lui.
Que n'aurai-je pas fait, que n'aurai-je pas donné pour que mes regrets arrêtent de me ronger, car ils sont tels qu'un grand fossé à l'intérieur de mon être qui s'approfondit du jour au lendemain!
Plus d'une vingtaine d'années, aujourd'hui près d'une trentaine, et me voilà condamnée à ne jamais oublier tout ce qu'il s'est passé ! Mon Dieu! Pourquoi au lieu de pleurer pour cet homme, je ne pleure pas pour mon défunt mari? Pourquoi suis-je si ingrate à l'encontre de mon sauveur qui, même mort, prend soin de moi à travers sa fortune; pourquoi bon sang!

-Madame!

La voix de Sophia me fait me tourner. Je ne sais même pas depuis quand elle est entrée dans mon bureau.

-Sophia!

Me rassuré-je en nettoyant brièvement mes larmes ce qui l'alerte.

-Ça va Mously?

Finit-elle par s'inquiéter après m'avoir regardé me précipiter vers les documents que j'étudiais tantôt.

-Oui...ne t'en fais pas!

Lui dis-je entre deux reniflements mais elle ne semble pas en être convaincue.
Elle dépose la tasse de café qu'elle m'apportais pour contourner la table et poser, en signe de soutien, sa main sur mon épaule.

-Tu peux tout me dire, tu sais. Je suis peut être plus jeune mais ça n'exclut en rien au fait que tu puisses te confier à moi.

Elle n'est pas que mon assistante. Je l'ai comme adoptée, ma petite Sophia, depuis trois années maintenant. Je l'ai rencontrée dans des difficultés et l'ai aidée et depuis, je suis comme sa mère car elle me voue tout le respect et la reconnaissance que l'on doive à sa génitrice, même si, je sais que, ne se doutant sûrement pas que j'ai des enfants de son âge, elle me considère plus comme une grande sœur. Toutefois, je dirai que grande sœur ou maman c'est la même chose, du moment où elle me donne toute l'affection que mes propres enfants ne peuvent me donner. Et oui, je l'aime comme si elle était sortie de mes entrailles.

-Ne t'en fais pas pour moi Sophia! J'ai juste fait...j'ai juste fait une mauvaise rencontre mais ne t'inquiète surtout pas pour moi. Je saurais m'y faire!

-Mous...

-S'il te plait!

Insisté-je en prenant place. Elle soupire, désespérée.

-Tu veux que j'annules tes rendez-vous ?

-Non!

-Très bien! Donc ils seront tous maintenus pour cet après midi! Autre chose?

-Non plus! Merci chérie!

-C'est tout à fait normal!

-Merci quand même! Et arrête d'afficher cette mine inquiète! Je vais très bien!

Elle me sourit alors avant de se retirer.

Je prends à mon tour la tasse de café avant de replonger dans mes pensées: me laisser à nouveau au merci de mes regrets.
Sophia a beau être ma fille mais puis-je lui raconter ceci?

Flash back

26 ans plutôt

-Bachir? S'il te plait aides-moi. Ismaëla a une forte fièvre et Souadou n'arrête pas de pleurer.

-Donne-lui son sirop puis berce Souadou! J'ai un examen demain je dois réviser là!

RegretsWhere stories live. Discover now