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P.d.v. de Bachir

J'avais pris un taxi pour rentrer chez moi et tout au long du trajet je n'ai cessé de rouspéter me valant des coups d'œil du chauffeur de temps à autre.

Oui je suis énervé car je suis déçu. Très très déçu.

En un moment j'étais certain que Mously avait passé l'éponge. Je savais que notre relation n'allait pas s'améliorer aussi facilement mais je pensais sincèrement qu'elle m'avait pardonné.
Je pensais qu'avec tout l'effort qu'ont consenti les enfants et tout les mots de cet homme qu'elle dit respecter plus que tout, elle allait changer de position mais non! Et ça me mets très en rogne.

Elle m'a fait m'attacher à de faux espoirs et c'est ce que je n'arrive toujours pas à digérer.

Maintenant il est clair que nous deux c'est fini.

Oui je sais que je l'aime et qu'elle m'aime aussi mais quand on parle de la fierté de Mously c'est pour décrire ce qu'elle place au dessus de tout.

Mously peut renoncer à tout sur cette terre uniquement par orgueil alors je pense que le mieux que je puisse faire c'est arrêter de forcer: ça ne me mènera à rien de toutes façons.

Après tout je ne peux pas lui faire faire ce qu'elle ne veut pas alors autant me résigner à temps.

Je venais de régler avec le taximan pour remarquer Djamila qui était percée sur le balcon l'air de m'attendre.

En voilà un autre problème!

Je me dirigeai vers l'intérieur de l'habitat où je ne trouve personne.
J'ai alors décidé de montrer trouver ma femme qui m'attendait calmement dans la chambre, assise sur le fauteuil, les bras croisés et pas besoin d'être divin pour lire la colère sur sa face.

-Bonsoir!

Lui ai-je servi moi-même en colère à cause de l'autre et je sais d'avance que si elle ne fait pas attention, elle risque de tout encaisser et pour éviter cela j'ai préférer directement me diriger vers la salle de bain sans même prendre le temps de me déshabiller.

A peine ai-je effleuré le poignet de la porte qu'elle me demande:

- Tu as vu l'heure qu'il fait?

-Oui.

- Tu vas prétendre passer la journée au bureau ou bien tu as une meilleure excuse?

- Je me mariais!

Lui ai-je simplement répondu avant de m'enfermer dans la salle sans trop prendre le temps de guetter sa réaction.

Je m'étais rapidement déshabillé pour remplir le baignoire et m'y réfugier.

L'eau était très froide et pourtant je ne m'en suis pas fié, je dirais même que je ne l'avais pas senti.

Elle m'a trahie.

Encore une fois; Mously Sarr m'a trahie.

J'ai l'impression de tomber du haut d'un très haut falaise.

Elle avait bel et bien dit: "je te pardonne."

Cette phrase, bien qu'elle avait l'air d'être simple, signifiait beaucoup pour moi, plus que n'importe ce qu'elle aurait pu penser.

Imaginez que depuis ces derniers jours, je vis un calvaire. Entre cauchemar et remords, entre regrets et amertume et le pire c'est que je devais encaisser tout ça, je devais cacher tout cela derrière un grand sourire. Pourquoi? Pour mes enfants, pour nos enfants.

Ces enfants pour qui je représente la sécurité, pour qui je suis une source de motivation et qui je suis sûr et certain s'empêchent de manifester leur état d'âme, leur souffrance uniquement à cause de la bonne humeur que je prétends respirer tous les jours.
Pourtant ils ne savent pas que leur père, malgré sa gaieté continue, malgré son air taquin et jovial souffre intérieurement.

RegretsWhere stories live. Discover now