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P.d.v. de Mously

-Yaw dh Sarr ndok bama andoul ak sama nawlé! Wayé so paré rek ma nguici sale bi! (Heureusement je ne suis pas venue accompagnée mais dès que tu auras finis, tu pourras me trouver dans le salon)

Me sort-elle d'une voix posée en réajustant son voile pour se rendre dans le séjour après s'être remise de sa surprise sans un regard lancé à Bachir.
Moi; j'ai l'impression d'avoir reçu une douche froide et ferme aussitôt les yeux.
Bachir m'avait relâchée dès qu'il l'a vu tout de même il est resté.
Je lui ai lancé un regard empli de colère pour lui dire:

-Là tu viens de me foutre dans un autre pétrin comme tu es si doué pour le faire.

Il allait dire quelque chose,j'ai alors levé la main pour l'arrêter.

-S'il te plait!

Lui ai-je juste dit d'une voix calme emplie de colère à son encontre.
Il murmure un "je suis vraiment désolé " avant de prendre congé pour enfin partir.

Je suis restée figée pendant je ne sais encore combien de minutes avant de prendre mon courage à deux mains pour enfin aller affronter cette femme.
C'est dans des circonstances pareilles que je me rends compte que je suis vraiment maudite. La poisse est en moi. La preuve, cette femme qui a coupé tout lien avec moi depuis la mort de son fils n'a décidé de se pointer qu'aujourd'hui.

Je la vois enrouler son chapelet autour du poignet lorsqu'elle m'aperçois et remettre en place son voile encore une fois; c'est comme un tique chez elle. Je me souviens que Hamid disait qu'elle ne le faisait qu'en cas d'extrême colère.

-Bonjour maman!

-Bonjour. Comment tu vas?

Me demande t-elle alors que sans l'audace de la regarder, je baisse la tête pour lui dire que je vais bien et elle répond par un Alhamdoulillah avant de reprendre aussitôt:

-Kone daal yaw ni nga néké ci sama keur dome dji? (Donc c'est ce que tu fais de la maison de mon fils?)

- Ce n'est pas ce que vous...

- Je sais ce que j'ai vu de mes yeux Mously. Tu as vu l'heure qu'il fait? A t-il dormi ici?

-Maman! Encore une fois ce n'est pas ce que vous croyez...

-De toutes façons ce que je crois ou non n'a plus d'importance vu que tu es désormais libre de faire ce que tu veux. Finalement Mahmoud avait raison sur toute la ligne, bakho goudi bakho beutieuk et mon fils a été bête oui de s'être uni à une vipère de ton genre. Tu ne t'es pas limitée à me l'enlever et à nous voler son héritage, aujourd'hui tu te permets d'insulter sa mémoire en amenant des hommes dans votre maison, cette maison où il adorait pratiquer sa religion, où fièrement il appelait ses amis chaque premier dimanche de l'an pour un récital de coran tu devais au moins avoir honte d'y commettre tes saletés!

Enchaîne t-elle. Je reste silencieuse tout en continuant à défier son regard.
Il n'y a plus aveugle que celui qui ne veut rien voir et je sais que qu'importe ce que je dirai, maman Diarra ne voudra croire que ce qu'elle a en tête. Elle ne me portais déjà pas dans son cœur alors avec ces deux vautours de Mahmoud et Mounirou qui n'arrêtent pas de lui dire du mal de moi! Si seulement elle savait que j'endure leurs méchancetés et injures uniquement à cause d'une promesse faite à son fils! Que si je garde les actions de mon défunt mari c'est en partie pour pouvoir m'occuper d'elle et du traitement de son mari sous sa demande...

- Mously ma fille ouvre donc les yeux! La mort tragique de Hamid ne t'a t-il donc pas suffit comme preuve que rien de ce bas monde ne vaut quelque chose si ce n'est le droit chemin?
Samir est là et il t'aime. Il m'a demandé de venir te convaincre d'accepter sa demande en mariage et tu ne peux pas sortir cette fois-ci la même excuse que pour Mounirou à savoir qu'il est intéressé uniquement par ta fortune! C'est mieux que d'être là à forniquer!

RegretsWhere stories live. Discover now