P.d.v. de Bachir
-Yaw t'étais où?
Attaquai-je Souadou dès l'instant où elle a franchi la porte.
Elle est sortie depuis ce matin et quand j'ai demandé où elle était, Nabou m'a sorti qu'elle est sortie avec des amis.
Naturellement j'ai appelé pour voir qui peuvent bien être ses amis mais elle ne m'a rien dit de clair sauf qu'elle risquait de rentrer tard.
Je me demande bien depuis quand est-ce qu'elle a pris l'habitude de sortir!
Bon, compte tenu de ce qu'elle a vécu dernièrement, je suis un peu d'accord qu'elle se change un peu les idées, qu'elle sorte un peu voir du monde mais je n'aime pas les mauvaises surprises. Je veux qu'elle me dise où elle était et avec qui.
Alors que j'attends sa réponse, elle se racle la gorge avant de tousser deux fois de suite.
- J'étais avec des amis. Mais avec toute cette poussière dans la ville...
Elle s'arrête pour tousser encore avant de reprendre:
-Je pense que j'ai chopé un rhume! S'il te plait demande à Nabou de me préparer un thé bien chaud, brûlant même, d'accord? Je suis dans ma chambre!
Me dit-elle d'une voix légèrement cassée avant de me coller une bise pour courir presque dans le couloir.
Hum...un rhume! Bakhna!
Sans rien dire, je décide de monter enfin dans ma chambre que j'ai déserté depuis la matinée.
En fait, après avoir ramené Djamila, j'ai préféré m'isoler dans mon bureau d'où je ne suis sorti que pour aller à la mosquée et encore heureux que Maréme ne soit pas là pour m'importuner et m'empêcher de réfléchir convenablement.
J'ai passé la journée entière à penser; penser à Mously, penser aux paroles de mon père: me la ramener.
Si seulement c'était possible!
Pour dire vrai; je n'y songe même pas. Je la connais très bien, elle a toujours été têtue et c'est devenu pire maintenant.
Si seulement elle me détestais moins, peut être qu'elle penserait aux enfants, qu'elle me reviendrait pour eux...pourvu que ce soit possible!
Comme je viens de terminer la prière d'isha, je décide de monter me rafraichir avant le dîner.
Il m'a suffit de franchir la porte de ma chambre pour trouver Djamila,allongée sur un coin du lit, très calme, sans son portable sans rien.
Elle semblait être en pleine réflexion et bon! Ça me fait ressentir une once de pitié pour elle.
Elle est de nature active, toujours à faire quelque chose et après tout je pense bien qu'elle mérite une seconde chance.
Elle devra supporter bien que difficilement les réprimande de Souadou et Mael et je sais combien elle les aime et combien ça va être difficile pour elle.
Oui; elle semble les aimer alors en y réfléchissant peut être qu'elle dit vrai et qu'elle a été manipulé par sa sœur. Le seul problème c'est que je peine à y croire car Djamila c'est Djamila mais Bon! Autant lui donner le bénéfice du doute: je dois retenir la leçon d'avec Mously: apprendre à agir en suivant ma tête et non mon cœur.
Je soupire alors longuement pour lui adresser enfin la parole histoire de la mettre un peu plus à l'aise.
-Ça va?
Lui demandai-je en m'accroupissant devant elle pour lui caresser délicatement les cheveux.
Comme si elle n'attendait que ça, je la vois se redresser aussitôt pour m'enlasser et me serrer très fort.
