Étreinte (V2)

Fin de Saison

Yuzu

-Yuzu ! Attends moi !

Je me tournai et vis Javi débouler derrière moi dans le couloir.

-Pourquoi tu cours comme ça ?, demandai-je en le regardant s'arrêter pour reprendre son souffle.

-Je me préparais à l'éventualité où tu ferais semblant de ne pas m'entendre, se redressa-t-il.

-On va au même endroit, je ne peux pas faire ça, remarquai-je en reprenant mon chemin.

-Est-ce que je dois comprendre que si tu allais ailleurs tu m'aurais bel et bien ignoré ?

-Non, tu fais trop de bruit, je ne peux pas t'ignorer, marmonnai-je.

-Mmh... J'ai surtout de la chance que la hors-saison commence.

Javi était un connaisseur, il savait qu'après sa victoire aux Mondiaux et ma défaite, si on avait eu encore des compétitions derrière je me serais éloigné de lui. Encore. Le seul changement aujourd'hui, c'était qu'on avait déjà été séparé trop longtemps et que je ne me sentais pas du tout prêt à recommencer, surtout quand les ice shows arrivaient.

-Content pour les vacances ?, demandai-je pour changer de sujet.

-Toujours ! Je vais enfin pouvoir rentrer en Espagne et profiter de ma famille. Tu rentres directement au Japon ?

-Oui, avec ma mère. On se verra pour les ice shows ?

-Comme d'habitude. Je devrais appeler un taxi, on se voit après...

-Attends, viens avec moi, on ira ensemble dans la voiture, le retins-je.

-Tu es fou ? Je vais me faire décapiter par ton staff, ils vont sortir les avocats si j'ose utiliser un transport payé par ta fédération !

-C'est moi qui paye ma fédération : ils vont faire la tête, c'est tout. Tu viens ?

Je ne lui donnai pas vraiment le choix et le tirai par la manche là où une voiture noire m'attendait avec la responsable devant. Celle-ci dissimula mal une grimace en voyant Javi derrière moi et je pris les devants pour qu'elle ne puisse rien dire.

-Bonjour, aujourd'hui encore je m'en remets à vous. J'ai insisté pour que Fernandez senshū fasse le trajet avec moi étant donné que nous allons au même endroit. Je vous remercie par avance de prendre soin de lui, souris-je.

-Umh, oui bien sûr, sourit-elle avec crispation. Mais la fédération...

-Je prends la responsabilité, conclus-je.

-Entendu, abandonna-t-elle en s'inclinant.

Je tirai Javi dans la voiture avec satisfaction, ignorant le regard incertain du chauffeur.

-Bonjour, je m'en remets à vous, marmonnai-je en attachant ma ceinture.

-Un jour ils enverront un assassin pour se débarrasser de moi, chuchota Javi à côté de moi.

-Ils n'ont pas intérêt...

-Là tu étais sensé dire : « n'importe quoi Jabi, c'est impossible » !

Je lui renvoyai un sourire désolé et lui tapotai le bras pour le rassurer.

-Tué parce que j'ai pris ta voiture, quelle triste mort, grommela-t-il.

-N'importe quoi Jabi, c'est impossible, récitai-je d'une voix monocorde.

-Merci, tu apprends vite.

-N'est-ce pas...

Il soupira avec fatalité et changea de sujet.

-Ils vont encore nous offrir une montre pendant la cérémonie ?