With(out) Feeling [ Tome 1 & 2 ]

Chapitre 10

- Céline, tu devrais sortir boire un verre avec nous plus souvent, me dit Aude.
- Je n'ai pas le temps en ce moment. Le travail...
-  Arrête de nous sortir la même excuse à chaque fois, me coupe-t-elle. Il y a d'autres priorités comme...
- Comme s'enlever les toiles d'araignée, hein, souffle Sandra avec un sourire narquois.

Je manque de m'étouffer avec mon ice-tea.

- Mais TROP, s'enthousiasme Aude. Tape-là !
- Les filles !
- Ce n'est pas à l'hôpital que tu vas rencontrer des nanas pas hétéros, ma cocotte, continue Sandra. C'est ici.

Je jette un coup d'oeil autour de moi, avant de secouer la tête.

- Désolée, pas ce soir en tout cas, les filles. Personne n'attire mon regard ici.
- La blonde aux yeux bleus, là-bas, chuchote Aude en se rapprochant de la table.
- Laquelle ?
- Celle avec la chemise à carreaux rouge.

Franchement, elle n'est pas moche, loin de là, mais ce n'est pas du tout mon style. Par exemple, je trouve que Ruby Rose, Kristen Stewart, Cara Delevingne etc sont très jolies et ont beaucoup de charmes, mais elles n'ont pas ce petit truc qui me fait craquer.

- Mouais..
- Elle ne te plait pas ?
- Tu veux que je lui demande son numéro pour toi ? intervient Sandra instantanément.
- Les cheveux courts et...
- Rooo, tu es compliquée... soupire Aude. Tu n'as jamais essayé, tu ne peux pas savoir. Je la trouve mignonne, n'est-ce pas, San'?
- Je partage totalement ton avis. Elle est vraiment pas mal.
- Pourquoi est-ce que tout le monde veut absolument me caser ? En plus, les blondes, c'est tellement surcoté !

Aude me fusille des yeux. Oups, blonde en colère. HELP.

- Fais attention à ce que tu dis, Céline.
- Je veux dire que les gens sont attirés par les blondes pour leur physique, mais pas pour ce qu'elles sont réellement. Je ne veux pas aimer une personne pour son physique.
- Cinquante-cinquante, déclare Sandra. Le physique est aussi important que la personnalité pour moi. C'est la première impression que nous avons de quelqu'un. Personnellement, je ne peux pas fréquenter une personne que je n'aime pas physiquement.
- Tu ne devais pas m'apprécier au début...

Elle me lançait un regard blasé.

- RHO. Arrête de dire n'importe quoi, Cel' ! Tu es mignonne.
- Mais oui, tu es belle, renchérit Aude. Tu es bien comme tu es. Tu as la chance de pouvoir sortir sans maquillage.
- Peut-être. Quoi qu'il en soit, merci, les filles... Je vais aux toilettes.
- Elle fuit encore... entendé-je Sandra chuchoter.

Je fais mine de ne pas l'entendre. J'ai toujours eu un problème de confiance en moi. Je n'ai jamais vraiment su m'en débarrasser. Je ne parais confiante que quand je revête ma blouse blanche. C'est ma carapace. En dehors du travail, je suis duper.

Un moment après mon retour à ma table, une serveuse se dirige nous.

- Un Pink Lady pour mademoiselle.

Elle dépose le verre devant moi.

- Excusez-moi, mais je n'ai rien commandé, déclaré-je spontanément.
- Cadeau d'une cliente, murmure-t-elle avec un clin d'œil avant de repartir derrière le comptoir. Bonne dégustation.
- Ouh ouh, roucoulent les filles.

Je plisse les yeux.

- C'est vous qui manigancez quelque chose ?
- Pas du tout ! répondirent-elles en cœur.
- Hum.

J'observe autour de moi. Personne de suspect. Je repose mon regard vers ce mystérieux cocktail. Il est magnifique. Ce dégradé de rose bonbon est si envoutant. Quel dommage, je ne bois pas...

- Je ne veux pas me faire empoisonner. Je vous l'offre, les filles.
- Quelle gentille, me lance Sandra ironiquement. Mais non merci, je suis plutôt Mojito.
- Et moi, je préfère ma petite bière, déclare Aude, avant de se rapprocher de la table pour chuchoter. Vous avez vu la bombasse ? Toutes les têtes se sont tournées vers elle quand elle est arrivée.
- Ah oui, elle avait aussi attiré mon regard, s'emballe Sandra, même si ce n'était pas trop mon genre.
- Elle a des yeux magnifiques, un gris unique. Un gris qui jette des éclairs.
- Et tu n'as pas vu son corps ! s'écrie Sandra en mimant la rondeur d'un postérieur. Au moins, un mètre soixante dix. Des fesses de Brésiliennes moulées dans son jean. Elle doit se tuer à la salle.
- Qu'est-ce que je donnerais cher pour l'avoir dans mon lit... soupire Aude.
- Tu es impossible !

Je suis perdue. Elles ne m'ont pas laissé caser une réplique.

- Mais de qui parlez-vous ? Leur demandé-je avec une voix d'enfant. Moi aussi, je veux voir...
- La fille, là bas, au comptoir.

Même de dos, en une fraction de seconde, je reconnus la fille en question.

- Je reviens, lancé-je avant de me lever à nouveau.
- Où vas-tu comme ça ? demande Sandra.
- Elle va chasser, glousse Aude. Bonne chance, ma chérie.

Je me retourne, lui fais un doigt avant de me diriger vers la fille.

À deux pas d'elle, l'hésitation s'empare de moi. Je ne sais plus pourquoi je vais la voir. J'aurais peut-être dû faire comme si je ne l'avais pas vue. Ah, non, c'est malpoli.

En jetant un regard autour de moi, je me rends compte que de nombreuses filles ne sont pas indifférentes à son égard. Elles se demandent sans doute ce que je fais. Avec un sourire dédaigneux au coin leur bouche, elles s'attendent sûrement à ce que je me prenne un râteau. Pas faux... Regarde-toi dans une glace aussi, Céline...

- Tu ne me dis pas bonjour ? me sort une voix de mes pensées.

Oups. La personne en question s'est retournée vers moi une bière dans la main.

- Salut, Eden...

Coucou, j'ai enfin fini mes partiels. Après, un moment de doute, je reviens pour achever ce récit.
À bientôt.