Chapitre 32

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            Je suis motivée à aller à la salle de sport ce matin de bonne heure ce matin. Un instant de répit pour mes pensées. Je me gare dans le parking de l'hôpital, puis je coupe le moteur. Je jette un coup d'oeil à l'heure sur l'écran radio. Encore une demi-heure à attendre. Je vais passer prendre un café. Je descends de la voiture en soupirant et de me dirige vers l'entrée.

- Céline.

Je me tourne la tête vers la voix qui m'interpelle. Je m'attendais à tout sauf à elle. Eden est là, plantée au milieu du parking. Elle n'a rien à faire là.

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandé-je sèchement.

Je me remémore de mes rêves. Je la voyais à nouveau dans les bras d'un autre. Argh. J'ai mal à la poitrine, mais je ne dois rien laisser transparaître.

- Tu ne me dis pas bonjour ?

Son humour matinal n'a pas allégé l'atmosphère, au contraire elle a vu que cela ne me faisait pas rire. Elle s'approche lentement et me prend doucement le bras.

- Pourquoi ne réponds-tu ni à mes messages ni mes appels ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Rien, j'avais juste oublié de répondre, déclaré-je la voix pleine d'indifférence. J'ai beaucoup de travail en ce moment.
- Mais d'habitude, tu me répondais toujours dans l'heure qui suit.
- JE T'AI DIT QUE JE N'AI PAS LE TEMPS, haussé-je la voix, agacée par son insistance.
- Cesse de te foutre de ma gueule. Ne me dis pas que tu n'as pas cinq minutes pour me répondre. Ah oui, grand médecin que tu es, tu n'as pas une seconde à toi.

Je serre les dents et dégage mon bras de sa poignet.

- Je ne te permets pas !
- Donne-moi une raison, Céline. Je vois très clairement que tu me fuis depuis la dernière fois. Qu'ai-je fait de mal ?
- Je n'ai pas à m'expliquer. Bye.

Je lui tourne le dos et m'en vais.

- Céline !

Elle m'attrape à nouveau par le bras, mais cette fois-ci vraiment fermement.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? murmure-t-elle, le regard suppliant. Pourquoi est-ce que tu te comportes de cette manière avec moi ?

Le radoucissement de son ton me fait craquer. Je me sens tellement horrible avec elle. Je fouille dans ma poche.

- Eh bien. Tiens ton argent.

Je lui glisse un billet orange dans sa main libre.

- Quoi ?
- Rentre donc fêter ta victoire.

Elle écarquille les yeux.

- Céline... Je...
- Je ne veux plus jamais te voir.

Sans l'écouter, je disparais dans l'hôpital. Je ne prends même pas la peine de m'arrêter à la cafétéria. Je m'introduis les vestiaires et m'écroule contre mon casier, les mains tremblantes.

***************

Cette nuit fut spécialement longue. Je n'arrêtais de rejouer la scène en boucle. Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer toutes les fins alternatives possibles, mais si j'étais persuadée que j'avais prise la meilleure décision.

Je savais qu'elle était aussi toxique que la cigarette. Je m'étais promis de ne jamais tomber amoureuse d'elle, mais je n'ai pas pu m'empêcher. Personne n'a jamais osé me tenir tête tel qu'elle l'ait fait. Mon cœur givré vibrait à chacun de ses mots, de ses gestes, de ses pas. Elle comblait si bien ce vide, ce vide qui me démangeait depuis bien trop longtemps.

Je ne comprenais pas les personnes qui tombent amoureuses les bad girls ou des bad boys. Leur inaccessibilité et leur côté rebelle réveillent les envies refoulées. Elle est tout ce que je voulais et tout ce que je ne voulais pas.

J'avais des vues sur une personne. Tout le monde me disait de foncer. Mais je ne pouvais pas, car j'ai peur de souffrir. Elle n'est pas intéressée et elle ne le sera jamais par moi. Je ne voulais pas lui donner l'occasion de me briser. Je sais qu'elle me traitera comme elle a traité toutes les autres.

J'aurais aimé être la personne qui coloriait sa palette, mais je n'en avais aucun espoir.

Parfois je m'en veux de lui avoir demandé de partir. Maintenant, je souffre de son silence. Je sais qu'elle ne reviendra jamais à mes côtés. Elle n'en a rien à faire de mon existence, je ne suis qu'une fille parmi tant d'autres. Rien ne me démarque d'elles. Le temps qu'elle est partie, elle a pu en trouver une dizaine. Mais, je sais que je ne trouverai jamais une fille comme toi.

À chaque fois que je revois nos photos, je me sens tellement nostalgique. J'aimerais tellement lui remercier d'avoir fait vibrer mon cœur, même si ce n'était juste qu'un bref instant. Juste le fait d'y penser, les larmes me montent aux yeux.

J'ai perdu lamentablement..

Je sais que c'est un chapitre minuscule x)

With(out) Feeling [ Tome 1 & 2 ]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang