Chapitre 19

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À l'arrivée à l'aéroport de Prague, mes amis ont réservé une van pour nous amener jusqu'à l'hôtel. Étant donné que les chambres ne sont disponibles qu'après quatorze heures, nous déposons nos bagages en consigne à l'accueil de l'hôtel. Ensuite, nous allons en repérage dans les environs de l'hôtel.

Eden a une mine qui m'a l'air quelque peu fatiguée. Je ralentis un peu le pas.

- Tu ne m'as pas l'air bien, Eden.
- J'ai encore un peu le mal d'avion...
- Veux-tu qu'on se pose quelque part pour grignoter quelque chose ?

Elle jette un coup d'œil à mes amis.

- Non, ça va, répondit-elle d'une voix hésitante. Je t'assure.

Je décide de prendre les choses en main. J'accélère le pas pour rattraper notre groupe.

- Eh, les enfants, je commence à avoir faim. C'est possible de se poser quelque part ?
- Il n'est que onze heures, répondit Natascha.
- Moi aussi, j'ai faim, s'exclame son copain en se caressant le ventre.

Nous cherchons rapidement sur nos téléphones ce qu'il y a de bien dans nos alentours, afin de ne pas tomber sur les attrape-touristes. Finalement, nous nous mettons d'accord sur un bar à smoothie.

Je bug au moment du paiement. Tous les couples ont payé ensemble. J'ai tellement l'habitude de payer juste ma part qu'un moment d'hésitation s'empare de moi lorsque le serveur me demande ce que je paye. Eden me devance et paie nos parts.

- Merci, mais on s'était mise d'accord que je paye les consommations, lui murmuré-je alors que les autres débattent encore sur le programme de cette après-midi.

Eden se rapproche en passant son bras autour de mes épaules.

- Je n'ai pas envie de me faire passer pour la copine profiteuse, avoue-t-elle en ricanant.
- Mais non, ils ne vont pas penser ça de toi, tu réfléchis trop.
- Quoi qu'il en soit, je ne pourrais plus vivre en sachant que je me fais entretenir par une fille encore étudiante.
- EH, je ne suis pas étudiante ! J'ai un salaire, je suis interne !
- Arrêtez de vous chamailler, les amoureuses, au lieu de nous aider, nous sermonne Natascha.
- Yes, mum ! m'exclamé-je.
- Est-ce que vous voulez aller au "Sex Machines Museum" ?
- QUOI ?!
- Au musée de l'érotisme.

Eden, à mes côtés, éclate de rire.

- Mais qui a eu cette idée ? demandé-je ahurie.
- Ça pourrait pimenter votre relation, déclare Taylor avec un sourire fourbe.
- Ahahah. Céline est toute rouge, se moque son copain plié de rire.
- On rigoooole, mon bichon, annonce Natascha. Les filles, ça vous dit qu'on reste sur le quartier de la Vieille Ville pour aujourd'hui ? Tranquillou pour le premier jour, on se promène un peu, on ira voir l'Horloge Astronomique. On ira plus loin demain.

Eden et moi nous regardons, avant de hocher la tête.

Lorsque nous sommes seules, Eden me prend par le bras et me dit tout bas :

- Revenons à nos oignons, j'ai une solution. Tu n'as qu'à me passer ta carte bancaire la prochaine fois, avec le code, bien sûr.
- Rêve.

Après le repas, nous allons tranquillement récupérer nos cartes de chambre. Étant donné que ce n'est ni, moi ni Eden qui avons réservé les chambres, je ne suis pas si étonnée de me retrouver dans une chambre avec un lit double. La chose qui est pratique est que nos trois chambres sont côte à côte. Changer de chambre serait vraiment louche. Je n'ai plus qu'à prendre sur moi pendant ce séjour.

Eden ne semble pas avoir de problème avec cela. Elle est déjà en train de fouiller dans sa valise. Pendant ce temps, je m'allonge sur le lit.

- Qu'est-ce que tu fais ? Repose-toi au lieu de t'agiter.
- Je prépare mes habits pour tout à l'heure.
- Tu peux garder tes habits de ce matin, c'était très bien. On t'a même complimenté dans mon oreillette.
- Merci, mais ça ne va pas. Ces vêtements étaient juste pour l'avion.
- Fais comme tu veux. Je fais une sieste. Réveille-moi dans trente minutes.
- D'ac.

À mon réveil, Eden a complètement changé de look. Lunettes de soleil posées sur la tête, crop top à col bateau, short en jean ( un poil trop court à mon goût ), sacoche bohème en bandoulière, tennis. Vacances attitude !

Mes yeux ont du mal à se détacher de ses longues jambes dénudées.

- Céline, c'est bientôt l'heure, tu devrais te préparer au lieu de me mater.
- Désolée de te décevoir, mais j'étais juste dans les vapes, mentis-je en me frottant le visage.

Je grogne, avant de me lever. Je me rince le visage et pars rejoindre mes amis dans le couloir.

Dans la rue, beaucoup de regards se braquent sur Eden et Anastasia. Je ne sais pas si je devrais en être fière ou mal à l'aise que l'on se retourne sur ma " copine ". Je me contente juste de les ignorer. Je ne peux pas changer l'instinct de l'être humain.

Toute l'après-midi, trop curieux, ils nous questionnent sur notre relation. Dieu merci, Eden a réponse à tout. Elle a vraiment une imagination débordante et un jeu d'actrice hors du commun. Si j'avais perdu la mémoire comme mon amie Caroline, j'aurais bu toutes ses paroles sans aucun souci.

En prime, les petits traîtres ne se sont pas privés balancés d'autres dossiers sur moi.

- Il ne faut pas rigoler avec la nourriture avec elle, déclare Natascha.
- Ah bon ?
- Une fois, j'ai dit pour rigoler " Qu'elle n'avait pas de palais ". Je ne l'ai jamais vu autant en colère. Elle est partie en furie au fond de l'amphithéâtre au milieu du cours. Olala.
- Oula. Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

Elle me lance un regard narquois. Je fais mine de bouder.

- Bon, peut-être qu'elle n'a pas de palais, mais elle a du goût, ricane Natascha.

Je frotte mes joues rougies de gêne avant de me cacher derrière mes mains, ils ont toujours su comment me mettre dans l'embarras. Attendrie, Eden enlève mes mains de mon visage et  m'embrasse le front, sous le regard amadoué de mes amis.

Après cet épisode, je pars aux toilettes. Lorsque je reviens, je remarque qu'Eden a un peu le visage fermé. Ils demandent l'addition et nous rentrons à l'hôtel. Alors que je suis couchée sur le lit, je tourne la tête et observe Eden se faire une tresse pour dormir, habillée d'une robe de nuit. Je l'entends fredonner l'air d'une chanson connue.

- Qu'est-ce qu'ils t'ont dit pendant mon absence ?
- Rien de spécial. Il n'y a pas matière à s'inquiéter.

Je n'insiste pas. Je ferme les yeux et m'endors.

With(out) Feeling [ Tome 1 & 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant