Partie 6 : A bout de souffle.

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La neige commençait à tomber sur les toits des maisons que je pouvais voir depuis la plaine que j'avais grimpé. Le froid ne m'effrayait pas tant que ça eu départ, bien que je pouvais sentir mes muscles se raidir et mes doigts se durcir. Malgré toute ma bonne volonté, il m'était devenu impossible de rester en pleine nature, souffrir d'hypothermie n'était point au rendez-vous. Alors je me dirigeais tant bien que mal, vers les habitations les plus proches demander refuge pour quelques courtes nuits afin de réfléchir à la suite de mon périple.

Ce qui semblait ressembler à un village se situait à peu près à trois bons quarts d'heures de marche. Sans oublier que la nuit s'apprêtait à faire son apparition et que le vent commençait à souffler de plus en plus intensément. Mes pas ne furent plus aussi légers qu'ils pouvaient l'être auparavant et mon enthousiasme fut au plus bas. Les pensées que j'ai pu avoir auparavant eurent un effet plutôt négatif. Tout ce qu'il me fallait c'était une bonne nuit de sommeil, afin de remettre les idées en place. Le chemin que j'empruntais était particulièrement sinueux, la route n'était pas goudronnée, peu de passants longeaient ce chemin à vrai dire. Cela paraissait assez étrange et déstabilisant, mais ce n'était que mon esprit qui me jouait des tours. Néanmoins, je pouvais distinguer différents bruits d'animaux sauvages aux alentours de la forêt qui bordait la route. J'imaginais sans doute certains types de volatile parcourir les arbres de branches en branches, se souciant uniquement de leur survie et de l'instant présent. Cette idée me confortait dans mon voyage. A vrai dire, seule la Nature me faisait cet effet à cet instant.

Je luttais contre ton arrivée imminente dans mes pensées. J'en suis désolé mais je ne pouvais me permettre de douter encore sur ce projet qui en demandait tant. Je n'étais pas en mesure d'y mettre fin, et même si je le souhaitais, cela ne pouvait être possible, j'étais déjà bien loin de ce que je pouvais appeler « chez-moi ».

Les minutes passèrent et la fatigue s'accentuait assez rapidement. Je me savais proche du but mais une voix me murmurait de m'arrêter sur place et de m'écrouler, endormi.

La tentation fut grande et difficile à combattre. Mon corps s'était alourdi en l'espace de quelques minutes et mon champ de vision réduit au plus bas. Mon souffle se faisait lent et bruyant, mon coeur lui, battait de moins en moins vite. J'étais effaré mais serein. Cette combinaison d'émotion était la plus étrange que j'ai pu connaitre de mon existence. Malheureusement, il demeure impossible de décrire ce que j'ai pu ressentir à cet instant.

Tout espoir de regain de force était réduit à néant. Je désirais si fort d'arrêter mes pas et m'endormir. Ma destination était si proche mais tout me paraissait si lointain en même temps. Toute notion de distance s'était évaporée et mes pensées s'embrumèrent au fur et mesure que mon coeur battait.

Lorsque soudain, je pus apercevoir une fine silhouette s'approcher de moi. La limite entre réalité et mirage s'était amincie alors je doutais fortement que cette image puisse être réelle.

Jusqu'au moment où de douces et chaudes mains entrèrent en contact avec mon corps gelé.

En levant la tête, un doux visage fit son apparition. Parfaitement dessiné malgré les traits flous que j'étais en mesure de distinguer. Une chose m'avait pourtant marqué: un regard vert ayant percé mon être si brutalement.

Après ça, tout s'était assombri, puis j'ai sombré dans un long sommeil.

Un voyage vers l'inconnu.Where stories live. Discover now