Partie 8: Rayons de soleil et présentations

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Le soleil projetait ses rayons dans l'enceinte de la pièce à vivre. Tout comme la chambre dans laquelle je m'étais assoupi, elle paraissait si impersonnelle que l'on pouvait croire qu'elle n'appartenait à personne. Je n'avais jamais vu cela auparavant. De ce que j'ai pu comprendre, la jeune femme vivait seule, il n'y avait aucune trace de potentiel compagnon ou même d'enfant. Imaginer vivre seule dans une maison aussi grande et éloignée du chaos des grandes villes me semblait quelque peu triste et morose. Je ressentais une certaine forme d'empathie envers elle , bien que je n'ai pu déceler quelconque forme de tristesse chez cette femme.

J'étais encore debout dans l'entrée lorsque j'entendis sa voix joviale m'inviter à m'assoir prendre le petit déjeuner.

« Enfin vous voilà levé! J'espère ne pas vous avoir trop brusqué toute à l'heure, ce n'était bien évidemment pas mon attention. Mais je vous en prie prenez place. » me dit-elle toujours avec le sourire, ce qui avait le don de me faire sourire également.

Pour une fois depuis quelques temps, je me suis senti paisible et heureux. Sans doute était-ce l'effet que me fit cette aimable dame.

Je pris alors place autour de la table, silencieux, comme à mon habitude, mais je n'oubliais pas pour autant qu'il fallait que je présente mes excuses pour l'épisode de toute à l'heure.

En prenant mon courage à deux mains, je pris la parole.

-« Merci, pour m'avoir recueilli la nuit dernière. Je n'en ai que peu de souvenirs, et j'espère que vous pourrez m'éclairer la dessus. Et pour ce matin... Je suis sincèrement désolé si j'ai pu paraître ingrat en votre égard. Disons juste que j'étais assez déboussolé, et que je le suis toujours actuellement... D'ailleurs, je n'ai pas eu le temps de me présenter, je suis Charles. »

Un court silence s'était instauré suite à ma prise de parole, s'en suivi la réponse de mon interlocutrice.

« Enchanté Charles, je suis Céleste. Je n'ai aucune raison de vous en vouloir. Voyez-vous, l'état dans lequel vous étiez hier ne me permettais pas d'attendre de vous d'être non seulement en pleine forme mais aussi d'avoir une attitude exemplaire envers moi. Quant à mon hospitalité, nul besoin de m'en remercier, je n'ai fait que ce qui me paraissait nécessaire et il me semble que j'en ai eu raison. Une question me reste tout de même à l'esprit comment êtes-vous donc arrivé là? »

La voilà, la question que je redoutais tant. Pourquoi? Tout simplement parce que je ne me sentais pas devoir ressasser les misérables étapes par lesquelles j'étais passé afin d'en arriver là. J'essayais donc de raccourcir mon récit au maximum et paraître moins singulier que je ne l'étais en réalité.

« Pour être honnête, rien ne me prédestinait à arriver ici. Il faut dire que je vivais assez tranquillement avant qu'un terrible évènement ne fasse son apparition dans ma vie. Je vous épargne les détails, ne vous en méprenez point. Suite à cela, j'ai décidé de prendre la route, le début étant assez désastreux, comme ma présence chez vous peut le témoigner mais j'espère tout de même trouver ce que je recherche dans les semaines à venir. L'avenir me le dira. »

Il faut dire que ma réponse aussi courte soit-elle, a eu le don de susciter l'étonnement chez Céleste. Son visage s'était illuminé et ses yeux ne cessaient de scintiller. Je me demandais même pourquoi son corps régissait donc si abruptement, ce n'était pas habituel. Du moins, pour moi.

Afin d'éviter son regard, je me suis surpris à manger ce qui se trouvait sur la table, et entamais mon petit déjeuner, sans l'accord de mon hôte. Celle ci n'ayant toujours pas prononcé un mot depuis mon annonce.

Tout comme la chambre m'ayant été accordée la nuit précédente, cette pièce comportait deux larges et hautes fenêtres sur le mur le plus long de la pièce. Encore une fois, la vue donnait sur la fameuse plaine des idées noires. J'ai décidé de la renommer ainsi car elle ne m'inspirait plus aucun sentiment positif. Sur cette plaine se dessinait une délicate couche de neige n'ayant toujours pas fondue et qui restait donc intact, à ma plus grande satisfaction.

Les arbres environnant ont légués leur couleur verte pour adopter le blanc immaculé des flocons de neiges naissant. J'admirais ce spectacle silencieusement, toujours en ne prêtant volontairement aucune attention à Céleste. L'extérieur était vide de monde. Il était probablement trop tôt ce matin-là pour que les habitants ne s'aventurent dans ce froid glacial. Après tout, qui pouvait leur en vouloir? 

Un voyage vers l'inconnu.Where stories live. Discover now