12 | LE ROI DU LIMBO & DES CHEVEUX TIRÉS

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𝐴𝑙𝑜𝑖̈𝑠 𝑃𝑒𝑟𝑟𝑖𝑛

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𝐴𝑙𝑜𝑖̈𝑠 𝑃𝑒𝑟𝑟𝑖𝑛

SI ALOÏS NE LE MONTRAIT PAS, il commençait tout de même à de moins en moins supporter toute cette mascarade.

Déjà il y avait la musique, qu'il trouvait beaucoup trop forte pour le voisinage et dont les paroles plus que douteuses en auraient fait frémir plus d'un. Puis ses amis, qui avaient disparu de la circulation à l'instant même où cette dernière s'était déclenchée. Enfin, il y avait l'heure qui tournait dangereusement et à chaque tour de trotteuse, le stress que ressentait Aloïs se faisait de plus en plus grand. L'heure du concert n'allait pas tarder et Aloïs sentait déjà qu'il allait défaillir à peine ce dernier commencé.

- Tu retournes au camp l'année prochaine ? demanda Clément, un grand brun avec qui Aloïs discutait depuis qu'il avait perdu ses amis.

- Je ne sais pas, avoua le rouquin en pensant à l'affreux été qu'il allait sans doute encore passer en compagnie de Katia et de ses crises. Mes parents veulent que je travaille l'été : ils disent que ça forge le caractère.

Clément, du haut de ses seize ans à tout casser se contenta de hocher de la tête, nullement concerné par ce que cela impliquait d'être "adulte".

Le père d'Aloïs avait toujours reproché à ce dernier d'être trop gentil avec les autres, de trop facilement céder face à un marché - même si ce dernier ne l'intéressait pas - simplement pour ne pas faire de la peine à la personne face à lui. "Tu es trop bon trop con, mon fils. Tu ne vas pas arrêter de te faire marcher sur les pieds" ne cessait-il de répéter à chaque fois qu'Aloïs aidait un camarade à faire un devoir - enfin, à chaque fois qu'il faisait un devoir pour quelqu'un.

Il n'avait peut-être pas tort tout compte fait, Aloïs était une grande mauviette lorsqu'il s'agissait de dire ses quatre vérités à une personne qui l'importunait. Et le pire était encore lorsqu'il se trouvait avec ses amis et qu'il venait à accepter des coups foireux rien que pour leur faire plaisir. Aloïs, il était trop gentil avec ses mignonnes bouclettes de feu, ses grands yeux expressifs et ses gestes timides. Le jeune était facilement influençable par sa gentillesse débordante et n'en voulait jamais aux autres pour les crasses qu'ils avaient pu lui faire.

Il n'y avait qu'à Barnabé qu'il s'autorisait à la limite à refuser certaines choses, mais c'était différent avec le brun abonné à la nicotine. Barnabé et Aloïs se connaissaient depuis leurs premiers pas et avaient en quelque sorte grandi ensemble. Tous deux enfant unique, chacun était le frère que l'autre n'avait jamais eu. Et à son "frère", Aloïs réussissait à dire non - enfin, le moins souvent possible tout de même.

- Faut que je te laisse Clément, je dois retrouver mes amis, s'excusa le rouquin en adressant un sourire à son compagnon.

Clément déclara qu'il n'y avait pas le moindre problème et Aloïs put enfin lui fausser compagnie après avoir passé plus d'une heure à l'écouter déblatérer. Il n'avait même pas eu la force de l'éviter lorsque le jeune de l'aumônerie s'était jeté sur lui, ni la force de lui dire qu'il avait autre chose à faire alors que tout ceci était un mensonge - enfin, il y avait bien le concert mais ce dernier n'était pas prêt de commencer lorsqu'il avait croisé la route de Clément.

MI BÉMOL ET COUP DE KLAXONWhere stories live. Discover now