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𝐸́𝑙𝑖𝑒 𝐵𝑜𝑢𝑟𝑔𝑒𝑜𝑖𝑠
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ÉLIE AVAIT MAL À LA TÊTE. Ce qui n'était guère étonnant vu le nombre de verres qu'il avait enfilé la veille.
Allongé sur son lit, le visage enfoui dans son oreiller, les volets fermés et la porte de sa chambre close, Élie tentait tant bien que mal de chasser l'affreux mal de crâne qui s'était emparé de ses pensées. Il avait l'impression que ses neurones dansaient la zumba dans son cerveau, ses idées s'entrechoquaient inlassablement contre les parois de sa boîte crânienne et sa matière grise avait démissionné.
Hereiti n'avait même pas cherché à réprimander son frère pour ses excès de la veille et lui avait juste conseillé de boire de l'eau pour sa gorge sèche. Puis elle s'était éloignée en direction de leur petit salon montdesboisien et avait baissé le son de la télévision afin de ne pas le gêner.
Élie n'avait pas vraiment de souvenir de la soirée de la veille, si ce n'était qu'il avait été couronné roi du limbo - cela expliquait pourquoi il avait des courbatures aux jambes - et qu'une chèvre avait failli tous les embrocher. D'ailleurs en parlant de cette fameuse bestiole, Aloïs en bon scout qu'il était, avait réussi à l'attraper et à la ramener dans son enclos, sous les regards impressionnés des adolescents présents à l'anniversaire de Fleur. La jeune fille ne l'avait pas lâché de la soirée suite à cela, le qualifiant même de héros, et avait enfin oublié Barnabé.
Suite à cela, la soirée avait repris son cours. Les Alphapabêtes avaient fini par abandonner la liste de musiques proposées par le père de Fleur. Les invités avaient chanté avec plus de vigueur les vieux titres proposés par le groupe de musique, s'époumonant sur Alexandrie, Alexandra de Claude François, Murder on the dancefloor de Sophie Ellis-Bextor ou encore On va s'aimer du fameux Gilbert Montagné.
Fleur et ses copines n'avaient cessé de se déhancher, ayant l'air d'avoir totalement oublié l'épisode de la chèvre fugitive - les fameux garçons à l'origine de toute cette histoire, Max et Samuel, n'avaient pas repointé leurs nez de toute la soirée.
Madame et Monsieur Guibon étaient arrivés aux alentours de deux heure du matin, ce qui avait laissé assez de temps à Romain et à sa soeur pour ranger les bouteilles d'alcools ramenées clandestinement. De même, la blonde avait chassé les derniers nageurs - la piscine était normalement interdite - et leur avait sommé de se rhabiller au plus vite.
Alors après avoir reçu un petit pourboire pour leur prestation, les cinq amis avaient quitté la fête et étaient tous rentrés chez eux grâce à la générosité de Jacqueline - la deux chevaux rubis - et de son propriétaire. Il avait fallu effectuer trois aller-retours pour ramener tous les instruments et le matériel chez Aloïs, et Élie avait enfin pu regagner son appartement sur les coups de trois heure. Le maire n'avait guère été des plus bavards - ce qui les avait surpris - et s'était contenté de leur informer qu'il les contacterait vendredi en fin d'après-midi.
