Chapitre 5

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J'étais en C.M.1, mon quotidien ressemblait plutôt à cela : pendant l'école, c'était des jours normaux. Enfin pour moi, peut-être pas pour vous, mais c'était à peu près ça : le matin je me levais (toute seule, sans réveil.) j'allais à l'école, je rentrais le midi pour manger (ou pas, selon l'humeur de mon père). Je retournais à l'école. Quand je rentrais le soir, je faisais mes devoirs, mon père n'était pas là. Il travaillait de nuit. Après les devoirs, je sortais. On s'en foutait tellement de ce qui pouvait m'arriver, que ce soit mon propre père et encore moins ma belle-mère qui me considérait comme un obstacle au bonheur qu'elle pourrait avoir avec mon père. Je n'étais pas sa fille pour elle, je n'étais personne, alors pourquoi s'encombrer d'une enfant qui n'est pas la sienne ?

Elle était jalouse de moi, de ce que j'étais, de ce que je représentais aux yeux de mon père lorsque je n'étais qu'un bébé, j'étais toute la vie de mon père. Pour elle, c'était insupportable, alors elle a cherché un moyen de se débarrasser de moi, pour se venger.

Sinon, pendant les jours de vacances, ça ressemblait à cela : Kenzah et Samy avaient grandi, Kenzah parlait, marchait. Comme notre père travaillait de nuit, le matin, on ne devait pas faire de bruit, pour ne pas le réveiller, mais à chaque fois que mon père se réveillait à cause du bruit que nous avions fait, c'était moi qui prenais. Il entrait dans la salle à manger avec un bâton en bois et il me frappait avec ça, j'avais beau hurler, le supplier de me lâcher et d'arrêter, il continuait. Combien de fois, à la suite de ses coups violents, j'ai dû ne pas aller à l'école pendant une semaine le temps que mes bleus disparaissent. Et si quelque chose n'étais pas fait dans la maison, je devais m'y coller, avec mon père sur les talons qui me mettait des baffes dès que c'était mal fais (donc, très souvent)


Un matin d'école, ça n'avait pas été comme les autres. Mon père était rentré aux alentours de 5h du matin, je me levais pour aller à l'école à 7h. Ce matin-là, je fus réveillée par les cris de mon père vers 6h, je n'osais pas sortir de ma chambre, par peur de lui et de ce qu'il pouvait me faire.

- Mes clés ! Elles sont où ?

Cette phrase ? Il a dû la répéter au moins un million de fois. Il cherchait ses clés de voiture. Il avait retourné toute la maison, réveillé tout le monde. Il cherchait partout, dans les tiroirs, dans les placards, dans ses poches. Lorsqu'il alla dans sa chambre pour continuer sa quête, je sortie de la mienne, en entrant dans la cuisine, j'ai vu cette bouteille d'alcool vide sur la table, je me suis sentie mal pour lui, je me suis demander qu'est ce qui a bien pu se passer pour qu'il descende une bouteille comme sa à lui tout seul. Mais je n'ai jamais eu la réponse.

Ensuite, quand il est revenu dans le salon, il y avait tout le monde, ma belle-mère, Samy, Kenzah et moi.

Mon père nous regardait avec des yeux remplis de colère, mais surtout très rouge.

- Vous avez peur, n'est-ce pas ? Vous pouvez avoir peur !

On tremblait tous. Même ma belle-mère ne savait pas quoi faire, c'était sans doute la première fois qu'elle le voyait dans un état pareil. Mon père, quant à lui, tapais partout. Il a cassé une porte de placard. Mais lorsqu'on met de grands coups de pieds avec des rangers, la porte ne peut pas tenir le coup. Il continuait de chercher ses clés, en continuant de hurler dans tous les sens comme un fou furieux.

Quand je suis allé à l'école, il n'avait toujours pas retrouvé ses clés.

Le reste de la journée c'est passé comme d'habitude, mon père n'était pas à la maison ce midi-là, lorsque je suis rentrée. Ma belle-mère n'était pas allée au travail et était donc avec moi. Elle ne m'avait pas adressé la parole durant les 45 minutes que j'avais à passer à la maison.

Le soir, je suis restée dehors, à traîner, je n'avais aucune envie de retourner chez moi. De toute façon, à quoi bon ? Personne ne prêtait attention à moi (sauf pour faire la vaisselle, la cuisine, faire le ménage, passer ses nerfs)
Je faisais le tour de la ville, mes grands-parents n'habitaient pas très loin, mais je ne pouvais pas y aller parce que sinon, mon papy aurait été énervé après son fils (mon père) et je ne voulais pas. Alors je suis restée dehors. Il était aux environs de 20h quand ma Tante Shérazade est passé devant moi en voiture, elle rentrait de son travail. Elle s'est arrêtée, m'a ouvert la porte.
Elle n'a pas eu besoin de prendre la peine de me demander ce que je faisais dehors à cette heure-ci, elle le savait déjà. J'étais en pull, il faisait froid, et j'étais trempée. Elle m'a amenée chez elle (à l'époque elle vivait encore chez ses parents, donc mes grands-parents).
Elle a tellement pris soin de moi ce soir-là. Mon grand-père ? Je ne vous en parle même pas. Il avait envie de tuer son fils. Pour mon grand-père, j'étais un cadeau tombé du ciel, il m'aimait tellement, je lui rendais bien cet amour aussi.

Ma tante a appelé mon père pour ne pas qu'il s'inquiète de mon sort, même si je doute, à l'heure actuelle qu'il se soit inquiété pour moi. J'avais passé la meilleure soirée que je n'avais jamais passée jusqu'à présent. On m'avait donné un bain, chose que je n'avais pas fait depuis longtemps. J'avais des affaires de rechange chez mes grands-parents ! Ils m'avaient donné à manger.

Ma tante savait ce qui se passait quand j'étais chez mon père, elle savait que je me faisais battre par mon père. Alors, le lendemain, elle (avec moi) a été chez mon père et lui a dit :


*Aussi vrai que je n'arrête pas d'y penser
Si seulement je pouvais lui manquer
Est ce qu'il va me faire un signe ?
Manquer d'amour n'est pas un crime

J'ai qu'une prière à lui adresser

Si seulement je pouvais lui manquer*





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Et voilà pour un nouveau Chapitre, mes Chats !

A votre avis, que va dire ma tante à mon père ?

Laissez vos réponses en commentaire :) 


Des Bisous


Joyce <3

La Douleur Du Passé  [ EN COURS ]Where stories live. Discover now