Chapitre 44 : samedi

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J'ai pris ma décision. Certaines personnes diraient peut-être que c'était facile, mais pour moi, étrangement, non. J'ai plutôt l'impression de me libérer d'un poids. J'ai besoin de m'en libérer, en fait. Il pèse trop lourd. Personne n'arrive à me comprendre. Je veux partir d'ici.

Je fixe la petite boîte de cachets posée à côté de moi sur mon lit, puis j'attrape mon téléphone. Avant de... partir, il y a quelque chose que je veux faire. Je vais sur ma conversation avec Olivio et je remonte loin, jusqu'au début. Jusqu'au premier message que je lui ai envoyé.

Moi >  Salut Oli, c'est Cassandre.

Je ris en voyant le deuxième message. J'avais oublié.

Moi >  (la fille du sweat)

Je lis la suite des messages et je me mets lentement à pleurer. Je me rappelle peu à peu notre histoire. Notre histoire qui est finie par ma faute.

Je me souviens...

Les blagues d'Oli pour me remonter le moral après ma dispute avec Lisa.

La photo dédicace pour qu'on se réconcilie.

Quand il était jaloux de Maxence et que je lui ai expliqué que c'était juste mon cousin.

"Tu es magnifique quand tu souris."

Son invitation à venir le voir sur le tournage.

Le coeur qu'il m'avait envoyé et qui m'avait profondément troublée.

Tout.

Lui.

Moi.

Nous.

Tout.

J'arrive au bout de notre conversation. Le dernier message date d'il y a plus d'une semaine. Sans réfléchir ni à ce que je fais ni aux conséquences, je tape un message à travers mes yeux pleins de larmes.

Moi >  Salut Oli. Je suis vraiment désolée. C'est de ma faute. Tout est de ma faute. Et puis, tu mérites mieux que moi... Je suis sûre que tu trouveras une fille de ton âge, belle et intelligente qui te rendra heureux. Ne t'inquiète pas, tu n'entendras plus jamais parler de moi, je te le promets. Je vais aller voir Autre part. Voir comment c'est, là-bas. Et, de toute façon, rien ne pourra être pire qu'Ici, sans toi. Je te souhaite bonne chance pour la suite, pour la fin de ta carrière, je suis sûre que Flo et toi vous allez tout casser ! Je suis vraiment désolée, encore une fois. Aurevoir Olivio. Je t'aime.

J'appuie sur le bouton "Envoyer" avant d'écarquiller les yeux. Et merde. Même juste avant de mourir, je me débrouille pour faire des conneries. Je suis vraiment un boulet?

Je soupire, les yeux encore trempés de larmes. Tant pis. Ce qui est fait est fait. Avec un peu de chance, il ne lira jamais ce message...

...

Avec BEAUCOUP de chance.

Je chasse toutes ces pensées de ma tête et vide la boîte entière de cachets dans ma main. C'est long, parce que je tremble. J'ai un peu peur. Peur de l'inconnu. Mais, plus fort que cette peur, il y a la culpabilité. Comme une boule énorme qui m'écrase la poitrine et qui grossit à chaque instant.

Je fixe le tas de médicaments dans ma main et les visages de Lisa et Jeanne aparaissent dans mon esprit. Ma détermination vacille un instant, mais je repousse vite cette pensée. C'est plus facile. Tout oublier pour ne plus avoir de problèmes.

Il y a ma famille, aussi. Je ne peux pas m'empêcher de penser que mes parents seront peut être contents de ma mort. Soulagés. J'ai toujours eu l'impression de ne pas être assez bien pour eux. Qu'ils auraient préféré une autre fille que moi.

Miss Parfaite... Je ne sais même pas si ma mort l'affectera. Elle ne m'aime pas. Moi, je dis que je la déteste, mais dans le fond, elle compte beaucoup pour moi. C'est ma petite soeur.

Et il y a mon frère. Alexandre. Lui, il va sûrement pleurer. On se dispute, parfois, mais on est proches. Je peux passer des journées entières à m'occuper de lui, le week end, pour ne pas qu'il s'ennuie. Il n'a que neuf ans. C'est jeune. Trop jeune pour perdre sa soeur.

Encore une fois, je repousse mes pensées. Je dois rester concentrée sur mon but.

Je prends un cachet et l'avale. Il passe tout seul. Le deuxième. Le troisième, le quatrième, le cinquième.

Je ne sais pas combien de temps je mets pour les avaler tous. C'est long. Je n'ai pas non plus compté le nombre de médicaments que j'ai pris. Ce n'est pas la peine. Je sais qu'il y en a assez. Assez pour me tuer.

Rapidement, ma tête se met à tourner. Je m'allonge comme je peux sur mon lit. Mon téléphone vibre pour m'annoncer que j'ai reçu un message, mais je ne regarde même pas ce que c'est.

Je pense à ma famille, qui va rentrer tout à l'heure et me découvrir allongée sur mon lit. Morte. Ça va boulverser toute leur vie pendant plusieurs semaines, sûrement... Je laisse mes pensées dériver, et, quand j'en viens à imaginer mon enterrement (ce qui, au passage, est un peu glauque), je sens mes paupières devenir lourdes. Nouvelle vibration de mon téléphone. Cette fois, j'essaie de soulever mon bras pour voir ce que c'est mais je n'y arrive pas. Je suis tellement fatiguée... Doucement, mes yeux se ferment. Je sens à peine une larme rouler sur ma joue engourdie. J'ai froid.

Un instant, une seconde, et d'un coup, tout s'éteint.

Au revoir la vie.

Bonjour Autre Part.


Heyy ! J'espère que tout le monde va bien ! (oui, je sais, je ne publie jamais le Jeudi... XD)

Je l'admets, ce chapitre est un peu horrible... (un ptit peu seulement XD)

Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas fini... Il reste... 2 chapitres ! (oula on est près de la fin XD !)

Bisous tout le monde !

Dans mon ciel étoilé... (Bigflo et Oli)Where stories live. Discover now