Chapitre 6 : L'interrogatoire.

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L'interrogatoire


C'est la seconde fois que je suis assise à l'arrière d'une voiture de la Garde, seulement, cette fois-ci, je suis seule et non avec Elias. Deux hommes m'entourent et me lancent des regards méfiants. Ils gardent constamment une main sur leur arme comme si j'étais quelqu'un de très dangereux. En réalité, je suis seulement terrifiée. Elias avait raison. La Garde nous soupçonne d'avoir aidé à la fuite de mon traite de frère. Et visiblement, elle soupçonne également mes parents. Comment auraient-ils pu faire quoi que ce soit dans ce sens alors qu'ils n'avaient même pas essayé d'aider mon frère lors de sa fugue ? Dès qu'il était parti, mes parents l'avaient considéré comme mort. Ils n'avaient déjà plus d'espoir pour lui depuis longtemps.

Soudain, après plusieurs minutes de trajet à travers les rues de la ville, les trois voitures s'arrêtent à la limite de celle-ci. Les hommes de la Garde m'obligent à descendre du véhicule. Je vois du coin de l'œil Elias et mes parents quitter également les autres voitures. Nous nous trouvons face à un énorme bâtiment en acier qui brille sous le soleil. L'immeuble qui s'étend sur sept étages semble austère et entièrement peuplé d'hommes faisant partie de la Garde. Je n'ai encore jamais vu ce bâtiment. Je ne connaissais même pas son existence avant aujourd'hui. J'ai toujours été une parfaite citoyenne de Lume Noua qui suivait le Code à la perfection. Je ne me suis donc jamais aventurée en dehors des rues qui mènent à ma maison ou à l'école.

- Avancez ! » Ordonne soudain l'un des hommes tout en me poussant en avant.

Je trébuche et j'entends Elias s'énerver contre lui. Tout ce qu'il gagne, c'est un coup de crosse dans l'estomac qui le plie en deux. C'est à mon tour de m'insurger mais l'homme qui me pousse m'ordonne de me taire sous peine de recevoir le même châtiment. Je n'ai pas envie d'obéir mais Elias m'y oblige d'un simple regard. Mes parents eux, avancent en silence et obéissent à chaque ordre qu'ils reçoivent. Ils ressemblent à des robots et c'est à cet instant que je comprends le point de vue de Elias. Mes parents devraient se révolter. Toute cette situation est injuste et irrespectueuse pour nous tous. Mais ils obéissent à la Garde et ne disent rien. Ils suivent le Code. Car ils sont formatés dans ce but.

- Séparez-les ! » Ordonne de nouveau l'homme qui semble être à la tête des opérations alors que nous venons de pénétrer dans le hall du bâtiment.

Les hommes qui nous accompagnent hochent la tête et chacun d'entre eux nous attire dans des directions opposées. Prise de panique, je cherche à croiser le regard de Elias alors que l'on m'entraîne jusqu'à une porte proche de l'entrée. Ce dernier plante son regard dans le mien et me chuchote une phrase que j'arrive à deviner sur ses lèvres « Ça va aller ». J'ai envie de le croire mais l'instant d'après, les hommes de la Garde me poussent dans une nouvelle pièce et je perds Elias et mes parents de vue.

- Asseyez-vous et attendez sagement. » M'ordonne l'un des hommes avant de quitter la pièce et de me laisser seule.

Je regarde la porte se refermer derrière lui puis examine la pièce. C'est une petite salle d'à peine sept mètres carré. Elle est seulement meublée d'une table carrée et de deux chaises en bois. Dans un angle, au plafond, je repère rapidement une caméra qui m'observe. Pas de doute, je suis coincée ici. Je me demande si Elias et mes parents ont été conduits dans le même genre de pièce que moi. La Garde compte sûrement tous nous interroger avant de prendre une quelconque décision quant à notre avenir. Pourtant, les hommes qui nous ont arrêtés semblent avoir une idée bien précise de l'avenir de Elias. Vais-je me retrouver seule avant même d'avoir pu me marier ?

- Ange Spellman ? » Appelle soudain une voix dans mon dos.

Je ne peux m'empêcher de sursauter tant je suis surprise. Je n'ai pas entendu la porte s'ouvrir. Pourtant, lorsque je me retourne, la porte et belle et bien ouverte et un homme en costume noir me fait face. Il a le visage fermé et sévère. Il referme la porte derrière lui et me montre les chaises d'un geste de la main pour m'inviter à m'asseoir. J'obéis sagement puis attends qu'il reprenne la parole.

La révolution de l'AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant