La révolution de l'Ange

Chapitre 7 : La famille Spellman.

La famille Spellman

Elias décide de profiter de cette journée « libre » afin d'apprendre à mieux nous connaître. Je trouve son idée très juste. Dans deux jours, nous allons nous marier mais finalement, je le connais à peine. Elias commence à me poser des questions sur ma vie et sur ma famille. Je lui parle de la rencontre de mes parents, de la mort de ma grande sœur, de ma relation fusionnelle avec Mickaël. Il ne met pas longtemps à deviner que ma vie a toujours été plutôt monotone avant le jour de mon Jugement et la fugue de mon jumeau. Il n'est pas non plus surpris d'apprendre que j'ai toujours été très bonne élève. Tout en lui parlant, je me rends compte que le fait de vivre avec Elias m'a déjà fait changer, alors même que ma mission était de le faire changer, lui. Pourtant, Elias semble toujours aussi convaincu par ses idées alors que les miennes se sont retrouvées chamboulées le matin-même.

- A toi ! » Je décide finalement lorsqu'il connaît une grande partie de ma vie.

- Il n'y a pas grand-chose à dire. » Commence-t-il simplement tout en quittant le canapé dans lequel nous sommes installés.

- Ma vie n'a rien de passionnante. Pourtant, je te l'ai racontée. » Je lui fais remarquer avec un léger sourire.

- Ta vie est belle. » Me coupe-t-il tout en évitant mon regard.

- La tienne ne l'est pas ? » Je le questionne avec tristesse.

- Comment est-ce que je pourrais être heureux dans cette société ? On nous ment, on nous manipule ! » Me rappelle-t-il comme une évidence.

- Qui était ce George, ce matin ? » Je lui demande de nouveau pendant qu'il fait les cent pas devant moi.

- Celui qui ressemble le plus à un parent pour moi. » Me répond Elias après une certaine hésitation.

Finalement, il revient s'asseoir à côté de moi sur le canapé et semble légèrement plus calme.

- Mais ce n'est pas ton père. » Je précise pour moi-même.

- Non. Je n'en ai pas. Ou tout du moins, je ne le connais pas. » M'annonce-t-il alors tout en concentrant son attention sur ses pieds.

- Et ta mère ? » Je continue avec prudence.

- Elle était toujours très occupée. Elle travaillait à l'Assemblée. Je la connaissais à peine. Elle est morte à peine une semaine après mon Jugement.

- Alors c'est cet homme qui s'est occupé de toi ? George ?

- On s'est rencontrés lorsque j'étais adolescent. J'ai appris beaucoup de choses à ses côtés. » M'apprend-t-il sans entrer dans les détails.

- C'est un rebelle, n'est-ce pas ? C'est surtout ça, qu'il t'a appris ? » Je comprends indirectement.

- Moins tu en sais, mieux c'est. » Se contente-t-il de me répondre.

- Je ne suis pas d'accord ! Que penses-tu que je vais faire avec ces informations ? Tu n'as pas confiance en moi ? » Je me vexe immédiatement malgré moi.

- Ça n'a rien à voir avec la confiance, Ange, bon sang ! Tu ressors à peine d'un interrogatoire de la Garde ! » Me reprend-t-il avec colère.

- Durant lequel je n'ai rien dit ! » Je lui rétorque immédiatement.

- Je sais ! Ce que je ne veux pas, c'est que tu sois vue par la Garde comme ma complice ! L'Assemblée t'a confié comme mission de me faire changer moi mais l'idée, ce n'est pas que toi tu changes ! Si tu le fais, tu seras vue comme une traître.