Frustration et remise en question

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Je suis restée longtemps sans retoucher à ma fanfiction bien aimée, mon petit trésor. Les années sont passées et beaucoup de choses me sont arrivées. Entre le décès de mon père (j'avais 17 ans), mon explosion en tant que prêtresse gothique dans le lycée que je fréquentais (André Malraux, à Montereau, pour ceux qui y sont, sachez que je compatis), le changement d'attitude des autres envers moi suite à ma métamorphose, mes premiers amours (pucelage perdu à 18 ans, j'ai été sage, hihi), mon univers mental avait quand même pas mal évolué. Ma façon de percevoir mes textes aussi. Le recul sur soi, tout ça. Même si j'ai toujours été une tête de mule de toute façon. Bornée parfois. Non, bornée sans aucun doute. En tout cas, pas influençable pour deux ronds, ce qui a sans doute contribué à ma mise à l'écart par les autres (quand on rejoint pas le troupeau des ados, on se fait jeter des pierres). Je tiens ça de mon père, les chiens ne font pas des chats, et si ça clashait si souvent entre nous, ce n'était pas un hasard. J'ai attendu quelques années avant de pleurer sur mon père. Comme si, après des années, je réalisais enfin qu'il n'était vraiment plus là. Je suis dure aux larmes. Toute ma vie je me suis refusée à pleurer en public afin de ne pas donner satisfaction à ceux qui me voulaient du mal. Difficile de se départir d'un réflexe d'auto-défense qui peut être si mal interprété...

Persuadée que ma fanfiction LoK avait encore du potentiel, je m'y suis recollée sans vraiment remettre en question ce que j'avais déjà écrit

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Persuadée que ma fanfiction LoK avait encore du potentiel, je m'y suis recollée sans vraiment remettre en question ce que j'avais déjà écrit. Mais je manquai d'entrain. Beaucoup d'éléments que j'avais introduits (et qui, ceux-là, étaient ma totale création, non tirée du lore) me plaisaient toujours beaucoup mais d'autres choses me paraissaient bancales. Je voyais là où Kain et Raziel péchaient dans ce que je leur faisais faire ; sans compter que j'avais sans le vouloir créé une mythologie tout à fait différente de celle de LoK. Plus je relisais ça, et plus je me disais que c'était dommage... Quel dommage ? Je n'en étais pas encore sûre, mon premier problème était de finir mon histoire.

Essayant de raccrocher les bouts après des années d'interruption, je rédigeais un chapitre ici, un autre là, avec un style qui avait changé, une perception du lore différente de jadis (la saga LoK avait continué et trouvé un terme entretemps), ten...

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Essayant de raccrocher les bouts après des années d'interruption, je rédigeais un chapitre ici, un autre là, avec un style qui avait changé, une perception du lore différente de jadis (la saga LoK avait continué et trouvé un terme entretemps), tentant de rendre mon scénario plus sombre, plus épique, moins romantique-guimauve. J'y réussis en partie, j'atteignais les 10 chapitres. Le côté guimauve n'avait pas complètement disparu, mais la fin me donna l'occasion de m'entraîner à la narration de batailles épiques (ce qui allait bien me servir plus tard pour Gemminy). Ces passages-là rendaient assez bien, car j'avais commencé à utiliser ma méthode "cinématographique" pour décrire ce que je voyais (je l'utilise toujours dans les Chroniques pour écrire les scènes d'action). Cette amélioration de mon style me fit penser que cette fanfiction était quand même pas mal du tout, et je balayai d'un revers de main les éléments qui continuaient de me gêner. Je fis publier ma fanfiction sur le site personnel d'une amie du Royaume et ce moment fut décisif : je montrais enfin mon oeuvre à quelqu'un, à tous en fait quand je décidai de la publier sur fanfiction.net. Il faut du courage pour publier sur internet.

RANTBOOK de fallyWhere stories live. Discover now