Des sublimes contraintes de la poésie

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Bienvenue cher lecteur dans ce petit recueil,
Fruit d'un admirateur de Brizeux et de Dante.
Mais avant que vous y jetiez un coup d'œil
Permettez moi qu'humblement je vous le présente.

Car les murmures de mes muses sont exigeants,
Se souvenant de vieilles et poussiéreuses règles,
Lesquelles ordonnaient les poèmes et les chants
Lors de leurs déclamations tragiques ou espiègles.

Ainsi,elles torturent sans fin mon esprit
Afin que de la sombre anarchie de mes rimes
Resplendisse celle qui jamais ne faiblit :
L'harmonie ! créée par leurs contraintes sublimes.

C'est le début d'un doux et merveilleux ballet
Où dansent deux à deux les rimes féminines.
Quand aux masculines, comme dans un reflet,
Elles poursuivent ces délicieuses mutines.

Et sur ces dernières quelle félicité !
De voir porter avec tant de fière noblesse
Ce simple « e » symbole de la féminité,
Cette élégance sans la moindre maladresse.

Mais dans ce couple de vierges l'une des deux,
Parfois, est prise d'une fantaisie soudaine
Et ajoute à son « e » un « s » très capricieux !
Obligeant l'autre à imiter cette fredaine.

Les masculines doivent aussi s'y asservir,
Préservant ainsi la délicate harmonie,
Pour que la poésie reste toujours un plaisir
Tant pour nos yeux que pour notre ouïe.

Ces rimes viriles, puisqu'il faut les présenter,
Sont celles dépourvues de « e », les malheureuses !
Elles n'ont donc pas le droit de se composer
Avec nos subtiles et délicieuses précieuses.

Mais déjà nos rimes se suivent avec ardeur ;
Et un peu plus loin, comble de l'audace ! S'embrassent ;
Et ici se croisent dans un chaste bonheur
Pour, j'ose l'espérer, la gloire du Parnasse.

Souffrez qu'en clôture de ces alexandrins
Je vous souhaite, cher Ami, d'agréables lectures
Parmi les odes et les sonnets armoricains
Qui ne sont, de mes tendres muses, que les murmures.

Et j'entendis le murmure des MusesWhere stories live. Discover now