Chapitre 22

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La fête avait duré toute la journée. Au moment d'aller chercher mon bonnet, j'avais finalement mis mon cadeau dans celui de Keefe. Mais à quoi bon.

J'avais ensuite découverts mon bonnet remplis au trois quarts. Beaucoup de bonbons, quelques bracelets, du maquillage et, de la part d'Astrale, des sérums pour changer d'apparence.

J'ai désormais six longues semaines de vacances, avant la reprise des cours. Assise en tailleur sur le lit de ma meilleur amie, je fouille dans ces cadeaux.

- "Et encore du maquillage !"

- "Si ça t'ennuie autant, arrête de fouiller dans mes affaires, Kora !"

- "T'es pas drôle !"

Elle me tire la langue en guise de réponse.

- "Et si on écrivait à Ruy au lieu de... rien faire ?"

- "Pourquoi pas... Ce ne serait pas une mauvaise idée de lui dire que Sophie a réussie ses examens.

Astrale attrape une feuille dans son bureau et commence à écrire. Je me laisse tomber sur l'oreiller. Les vacances m'ennuient énormément. Même si je passe l'année à sécher les cours, j'ai toujours plus ou moins quelques chose à faire.

- "Tu aimerais débloquer quel talent ?" me demande mon amie, une fois la feuille remplie.

- "J'en sait rien. Et c'est pas comme si je pouvais choisir, de toute manière. Que je sois Sans-Talent ou technopathe, en passant par la pyrokinésie, ma vie sera toujours aussi barbante !"

- "Heureusement que tu n'as aucune chance de tomber sur la pyrokinésie" grimace-elle.

Je lui réponds par un haussement d'épaules.

- "En fait..." Continue Astrale, "Tu as des nouvelles des Invisibles ?"

- "Pas vraiment..."

Depuis la fête, mon cousin ne m'a pas contacté. Et ça me convient parfaitement.

- "j'aimerais bien savoir de quelle manières ils vont changer le monde. Ils ne vont pas aller toquer à la porte du Conseiller Emery et lui lancer un : "La société Elfique, c'est n'importe quoi !" quand même ?"

Je souris.

- "Pourquoi pas ? Ça ne lui ferait pas de mal !"

On se regarde, avant d'éclater de rire.

- "J'ai faim." décide mon amie, entre deux hoquet.

Je suis d'accord. Il doit être quatre heure et on n'a pris aucun gouté. Je suis donc Astrale dans le couloir jusqu'à la cuisine.

- "Tu pourrais rester dormir", me propose-t-elle en me servant une part de crémentine.

- "Okay !"

•••

- "Astrale ?"

- "Oui ?" me répond la voix endormie de mon amie.

- "Tu aimerais vivre chez les humains ?"

- "Bah... non. Ils sont cruels, inconscients de la vie et passe leur vie à détruire la planète."

Je soupire.

- "Parfois, je me dis que les elfes ne valent pas mieux."

J'entends Astrale remuer dans son lit.

- "Ne dit pas ça. On respecte la vie, on est tous égaux, on protège les animaux..."

- "On discrimine les Sans-Talents, les naissances multiple, le conseil est passifs, il envoie des enfants se faire exiler et mourir de faim, mais à part ces petits détails, on vie vraiment dans une utopie !"

- "Une quoi ?" me demande mon amie, comme si elle n'avait entendue que le dernier mot de ma phrase.

- "Un terme humain pour représenter une société parfaite. Mais tu as entendu ce que je viens de dire ?"

- "Oui."

Elle se retourne. Pendant un instant, la pièce baigne dans un silence complet. Je commence à croire que mon amie s'est endormie quand sa voix vient briser atmosphère pesante qui nous enveloppe.

- "Comment tu connais des mots humains comme "utopie" ?"

- "Des livres. Des films. Le Conseil nous laisse encore nous documenter, que je sache."

- "Bien sûr."

Je l'entends soupirer.

- "On fait quoi, demain ?"

- "Tu changes de sujet."

- "Oui."

- "On pourrait se renseigner sur les humains. Je trouve ça passionnant."

- "Très bien. Bonne nuit, Kora."

- "Bonne nuit."

•••

Les rayons du soleil me tirent du sommeil. Les volets pourtant fermés laissent filtrer des taches de lumières qui envahissent la chambre. Je ne peux trouver la maison d'Astrale que fascinante. Allongée sur le dos, je contemple longuement le spectacle. Puis je me souvient de ce qu'on avait prévue de faire.

- "Debout !" je cris à l'intention de mon amie.

Elle grommelle quelques chose d'incompréhensif. Je m'approche d'elle et la secoue fermement.

- "Je comprends que tu aimes les humains. Tu es aussi cruelle qu'eux !"

- "Je m'en fiche. Debout."

Enfin, elle se lève.

On passe la journée à feuilleter les livres dans la bibliothèque de Dalseong, plus par plaisir que pour vraiment apprendre des trucs. Je découvre ainsi que le programme d'aide au humains a donné une image assez drôle des elfes. Ils nous imaginent parfois avec de grandes oreilles pointues, rapide comme l'éclair et silencieux comme un Hygre, parfois vêtus de vert, des bonnets enfoncés sur la tête.

Si ils savaient...

Kora - fanfiction gardiens des cités perdues (tome 1 & 2)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora