Chapitre 12

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" Ne précipite pas l'amour car même dans les contes de fées, les dénouements heureux prennent place à la dernière page  "

PDV de Louane

Il m'entraîne à travers la maison. Sa main repose toujours dans la mienne et je n'ai pas le courage, et encore moins l'envie, de la retirer tant sa chaleur est réconfortante. 

Il entre alors dans une pièce où son odeur est présente absolument partout, j'en déduis que c'est sa chambre. Il se tourne vers moi après avoir fermé la porte. Pourquoi m'a t-il emmené dans sa chambre ?

Ses yeux habituellement verts se s'assombrissent d'une lueur que je n'ai encore jamais vu et la sensation étrange de son aura s'alourdit. Il s'approche de moi tel un prédateur de sa proie. Il commence à me faire peur même si ma partie louve a plutôt envie qu'il continue sur sa lancé.  Mais n'étant pas totalement louve, je peux résister à mes instincts primaires et donc ne pas y être soumise. Je comprends enfin ce qui se passe, c'est clairement du désir qui s'échappe par son aura. Je n'aime pas du tout ce qui se passe, je ne suis pas une chienne en chaleur et il est hors de question qu'il se passe quelque chose avec quelqu'un que je connais depuis deux jours. C'est horriblement étrange d'être tiraillée entre deux sentiments totalement opposés. 

Il me plaque contre le mur sans me faire pour autant le moindre mal et plonge sa tête dans mon cou. Je ne suis absolument pas prête, ça va trop vite, donc le petit loup va redescendre sur terre et calmer sa libido.

Je vise et frappe violemment ses bijoux de famille avec mon genoux. Il me lâche rapidement et se plie en deux, tenant l'endroit que je viens d'agresser en grognant de douleur. Il a beau être un loup, cet endroit est toujours aussi sensible même si je n'y met que la force d'une humaine normale mais une humaine clairement pas dans sa meilleure humeur en ce moment.  

Je profite qu'il digère sa douleur pour quitter la pièce rapidement. J'essaye de retrouver la chambre qui m'a été attribué quand je suis arrivée mais je ne suis encore jamais venue  dans cette partie de la maison. Je suis le couloir au pas de course, espérant reconnaître où je me trouve pour pouvoir m'orienter. 

J'entends déjà les pieds de Matthew qui s'abattent puissamment sur le parquet et j'accélère donc le pas pour qu'il ne me rattrape pas. Je commence à comprendre où je me trouve et une fois que j'aperçois la porte de ma chambre, je saute presque dedans avant de m'enfermer à double tour. Mon cœur bat la chamade et par réflexe je pose ma main dessus comme ci ça allait l'apaiser. 

Quelques secondes plus tard, des coups s'abattent sur la porte.

- Louane ouvre moi... s'il te plait, ajoute t-il doucement, hésitant.

Je sens à travers la porte son aura où à la place du désir se mélange colère et tristesse. Je ne bouge pas d'un pouce et me contente de fixer la porte. Les coups cessent alors, comprenant que ça ne servirai à rien de tuer cette pauvre porte. 

- Je t'en prie Louane, dit-il d'une voix presque suppliante. Je suis vraiment désolé. C'est la première fois que je n'arrive pas à me contrôler comme ça. Le lien a rendu mes émotions tellement intense envers toi que je n'ai pas su me calmer. Je n'avais jamais rien ressentis de tel. Depuis que je t'ai vue danser, bouger ton corps juste en face de moi, mon loup n'avait plus qu'une chose en tête, te faire mienne. Je n'avais plus vraiment de contrôle sur mon corps. 

Mon cœur se serre violemment et se remet à battre encore plus vivement mais cette fois ce n'est plus de peur. Je me décide enfin à lui ouvrir la porte et il entre. On reste planté tous les deux face à face, se fixant comme deux cruches cherchant à savoir qui briserait le silence. Je me décide à parler en premier.

- Je ne suis pas prête, on ne se connait pas et...

- Ce n'est pas grave, me coupe t-il. Ce n'est pas du tout de ta faute. Les loups se marquent habituellement dès qu'ils se découvrent âme sœur mais tu es humaine alors c'est différent. Je serais patient.

Si seulement il savait... 

Mais c'est vrai que le fait que je ne sois pas entièrement louve doit faire que je ressens un peu moins le lien à ce niveau là, en tout cas pas tant qu'on ne se sera pas marqués. 

- Je vais te laisser te reposer. Je, je... Enfin bonne nuit, reprend t-il rapidement avant de quitter la chambre au pas de course.

Je crois que je viens d'effrayer un Alpha tout puissant. Le voir ainsi me fait légèrement sourire, je suis peut-être un peu sadique sur les bords ? En tout cas c'est vrai qu'en ce moment rien ne me ferais plus plaisir que de dormir pour toujours. La vie avec d'autres personnes que soi même, c'est vachement épuisant. Un tour dans la salle de bain attenante et je m'enfonce sous la couette. 


Je cours, je cours aussi vite que mon corps me le permet. Je me sens vide, j'ai un trou béant à l'intérieur de moi. Je suis aussi vulnérable qu'une humaine, mon souffle se fait court alors que je ne fuis que depuis une dizaine de minute mais l'adrénaline qui parcours mes veines me permet de continuer d'avancer dans l'obscurité étouffante de la forêt. je sens le sol, mélange d'herbe, de cailloux et de bois qui m'abîment les pieds jusqu'au sang mais surtout je sens son regard sur moi.

Il se rapproche et je n'ose pas me retourner, à quoi bon voir ma fin arriver. La peur me tort les tripes. Je ne veux pas finir ainsi, amputée de la partie surnaturelle de mon être, plus seule que jamais. Je ne les reverrais jamais, ni eux ni lui... 

Si seulement j'avais été plus prudente, si seulement je n'avais pas relâchée ma garde parce que je me sentais enfin totalement en sécurité, je ne me serais surement jamais retrouvée là, à courir jusqu'à ce que mes poumons me lâchent. J'entends son souffle lourd juste derrière moi et cela me déstabilise. Mon pied accroche quelque chose au sol qui me fait basculer et je bascule dangereusement la tête la première. Je me réceptionne du mieux que je peux et me relève. Je suis face à lui et je sais, je sais que plus rien ne sert de fuir. Ses yeux d'un rouge si sombre, cerclés de ténèbres, me transpercent l'échine et tous mes poils se dressent. La chasse est finie. 

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A la prochaine !

Convoitée [ en pause pour le moment ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant