2ᵉ vol

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🌃

Je me demande s'il a su lui parler.

Il est déjà tard, il aurait dû m'envoyer un sms.

Le connaissant, il a certainement oublié.

Et comme je le connais bien, je sais aussi combien il peut être gentil et idiot.

  

Mon Dieu, c'est si stupide. 

Il serait prêt à faire semblant pendant encore des années, et tout ça pour ne pas la faire souffrir, alors que cette connasse elle, ne s'est pas gênée.

Ça m'irrite tellement.

Je déteste qu'on fasse du mal à mon ami. Il mérite tout le bonheur du monde. C'est bien la dernière personne à devoir passer par ce genre de chose.

Si je pouvais réellement échanger nos âmes, je ferais un bon triage dans sa vie.

Bon sang, c'est si frustrant !

Tiens, qui peut bien sonner à cette heure ?

Aurait-il oublié de m'envoyer un message ?

Allongé de tout mon long dans le canapé, je diminue un peu le son de la télé, et me dirige d'un pas rapide vers l'entrée.

Lorsque j'ouvre, je n'aperçois pas une armoire à glace plus grande que moi de cinq centimètres, mais un petit chaton, emmitouflé dans une grosse écharpe et un sweat trop large pour lui.

_ Bonsoir, marmonne alors l'invité surprise, les mots s'étouffant à moitié dans le tissu couvrant sa bouche.

_ Oh Kyunnie, bonsoir ! Entre, fais comme d'hab, signalé-je, tout sourire.

_ Merci, dit-il, en entrant avant même que ma phrase ne soit finie. Tu as déjà mangé ? demande-t-il, affalé à son tour sur mon sofa, l'écharpe posée sur l'accoudoir.

_ Non pas encore, soufflé-je, en songeant aux tacos au chaud dans le four. J'attends des nouvelles d'un ami, il devrait, je l'espère pour lui, venir vivre ici quelque temps, expliqué-je, en m'asseyant à ses côtés.

_ Ah bon, pourquoi ça ? pose-t-il, curieux, la tête posée sur mon épaule.

_ Problème matrimonial.

_ Oh ça va, j'ai pas à avoir peur alors, soupire-t-il, soulagé.

_ Méfie-toi quand même, le taquiné-je.

_ Tu me tortures, vilain, râle-t-il, d'une moue boudeuse. Puisque tu ne comptes rien faire ce soir, j'veux bien au moins un chocolat chaud, conclut-il en se levant, pour se diriger vers la cuisine, où il s'assied sur l'une des chaises hautes de l'îlot central. Faut quand même que je profite un peu de ma venue ici.

_ Te connaissant, ça m'étonne que tu n'aies pas déjà demandé plus, ris-je, en contournant ce même îlot.

_ J'aurais aimé au moins une fellation, mais tu as l'air préoccupé, alors je vais être conciliant pour cette fois, claque-t-il, la tête accoudée sur le plan de travail.

Septième ciel ↬ ˢʰᵒʷᴴᵒWhere stories live. Discover now