Les Nouvelles de la Vie

Pensées D'Une Décédée

   Je me suis promené dans un petit endroit où régnait la tristesse et la mélancolie. C'était un beau jardin, une petite chambre, un couloir bondé ou désert, une salle immense, un bureau, une rue, un bus, une voiture, un ascenseur, une salle de bain ou juste un coin; morne, triste, livide et sans lumière. 

   J'ai vécu le plus beau jour de ma vie à une cérémonie, un jour de pluie, un jour férié, à la fête de la musique, quand je travaillais dans un café, un jour de pleine lune, un jour sans nuage, un jour de confinement, le jour d'une naissance, ou juste un jour comme ça; sans importance, habituel et ensoleillé. 

   Je suis décédé un jour triste, un jour heureux, un jour sans importance, qui sait? Je me rappelle chaque moment de ma vie et c'est dingue comme il n'y a pas de jour plus beau que les autres ou une place plus mélancolique qu'une autre.  Tout peut-être beau, tout peut être triste, tout dépend de qui regarde. Aujourd'hui je suis morte, il n'y aura pas de demain et je suis triste de m'être reposé sur certain jour. 

   "Le jeudi est mon jour préféré de la semaine" je disais. J'aurai pu rendre les autres jours de la semaine meilleures si je l'avait voulu pourtant, il suffisait de faire des choses que j'aime.

   "Je me suis réveillée en retard", je disais, "ça va être une mauvaise journée." je prédisais. Mais qu'est-ce que j'en savais. Si je l'avait décidé, j'aurai pu aller prendre un glace avec Vincent ou boire un café avec Camille. Mais non, je me suis levé en retard, c'était une mauvaise journée. 

   Je n'était pas pessimiste pourtant. Mais je n'était pas optimiste non plus. Aujourd'hui j'aimerais revenir dans le temps, être gentille avec tout le monde quitte à faire des erreurs, me laisser me perdre dans les rues de Barcelone quitte à être en retard, aller à la source de la rivière Pitarque sur The Silent Route sur un coup de tête, vivre ma vie juste ça. Toujours essayer d'être heureuse. Juste vivre une vie qui dans tout les cas, va un jour prendre fin. 

   Parce qu'on veut trop savoir ce qu'il y a après la mort on oublie qu'il y a le présent qui ne nous attends pas.