Chapitre 49

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Chapitre 49

Vendredi 6 mai 1910

Dans la grande salle de Poudlard les élèves s'agitaient pour diverses raisons.

– Bonne fête Prudence, s'exclama July Marceau en s'installant près de sa camarade.

– Merci, comment tu te sens ? Prête pour demain ?

– Plutôt deux fois qu'une ! Serpentard va mordre la poussière !

– Même pas en rêve, répliqua Ryck Avery en longeant la table des Poufsouffles.

Il aurait bien profité de la surprise de la jeune fille pour lui mettre le nez dans son porridge, mais Théodore Diggle bondit sur ses pieds prêts à défendre son équipière.

– Comme si un troisième année pouvait me faire peur, se moqua le Serpentard.

– Et un 6eme année ? questionna Mattyu Grandson, le préfet et batteur et capitaine des Poufsouffle, sans lever le nez de son déjeuner.

– Pfeuh, souffla l'énergumène en s'éloignant de ses camarades.

– On se retrouve sur le terrain, gronda July.

Cette dernière fusilla Avéry du regard avant de se retourner vers Prudence.

– Par le caleçon de Merlin ! s'exclama Jacob Tayor, assis un peu plus loin, le nez dans la gazette.

– Qu'est-ce qui se passe ? questionna Tayor.

– Edward VII est mort ! C'est sûrement parce qu'il fumait comme un pompier !

– Qui ? s'étonna Katherine Brûlopot.

– Fumer comme un pompier ? releva Norbert en sortant de son mutisme habituel.

Le jeune Dragonneau imaginait déjà dans sa tête un animal fantastique qui crachait de la fumée.

– Le Roi du Royaume-Uni, des Dominions et empereur des Indes.

La réponse du sang-mêlé souleva une nouvelle vague de questions de la part de ses condisciples sang-pur qui ne connaissait rien à la monarchie anglaise.

Norbert n'écouta que d'une oreille. Il somnolait toujours. Les jours se succédaient et leur sortie nocturne n'apportait rien si ce n'est de beaux moments de complicités et une fatigue de plus en plus envahissante. Le troisième trimestre avait commençaé et il avait déjà du retard dans ses devoirs écrits. Si cela continuait ainsi, les remontrances des professeurs ne tarderaient pas à tomber. Il bâilla de nouveau et quand ses yeux se rouvrirent, remplis de larme d'harassement, il croisa le regard scrutateur de Dumbledore.

Le professeur fronça les sourcils, puis posa son attention sur la table à sa droite où Leta bâillait aussi comme une corneille.

« Grillé » pensa le jeune garçon. Albus avait sans aucun doute compris qu'ils tramaient quelques choses. Cela suffit à couper l'appétit du Poufsouffle qui quitta déjà la table pour arriver en avance au cours de Défense contre les forces du mal.

À peine arrivé dans le couloir qu'il trébucha et s'étala de tout son long sur le sol recouvert d'un tapis rouge.

– Bah alors Dragonneau, on ne regarde plus où on met les pieds ? s'esclaffa l'esprit frappeur en voletant autour de lui d'une mine réjouie.

– Comment vas-tu, Peeves ? questionna Norbert sans s'offusquer de la blague douloureuse.

– Je m'ennuie comme un gnome mort ! Vous ne vous vous êtes pas beaucoup occupé de mois pendant les vacances ! grommela-t-il.

– Tu étais très occupé de ton côté, il me semble.

– C'est vrai... Je cherchais à faire une farce pendant le match de Quidditch, révéla-t-il en faisant remuer son groin.

– Une farce ? Alors que l'équipe de Baron Sanglant joue ? s'étonna le garçon.

– Oh nonnnnnnnn ! J'avais oublié que c'était Serpentard qui jouait, chouina-t-il en faisant échapper de son corps d'énorme larme. Quelle belle blague pourrai-je donc préparer avant la fin de l'année ?

Le regard de Norbert se porta sur les quatre sabliers de Poudlard on se trouvait le décompte des points pour la coupe des quatre maisons. Serdaigle se trouvait en tête suivi par Serpentard, Poufsouffle et les Gryffondor étaient bon derniers.

– Tu pourrais te rabattre sur la coupe des quatre maisons plutôt que sur la coupe de Quidditch, proposa Norbert. Après tous, la grosse majorité des élèves ont les yeux rivés dessus.

– Ohhhhh, quelle idée diabolique ! Tu veux que je fasse gagner Poufsouffle, c'est ça ?

– Non, ça ne m'intéresse pas, je n'aime pas ce système de compétition entre les maisons. Cela crée trop de tension. La collaboration serait une meilleure option.

Peeves retourna complètement sa tête pour fixer le jeune sorcier. Ce deuxième année était pour lui, un spécimen très bizarre.

– En avance Monsieur Dragonneau, s'enthousiasma Galatea Têtenjoy.

La professeure replète se dandina jusqu'à son élève, un sourire jusqu'aux oreilles et lui attrapa fermement le poignet

– Que pensez-vous de travailler aujourd'hui sur la formule Rictusempra ? Le mot Rictus vient du latin et signifie « ouverture de la bouche pour rire » et le mot Semper « toujours ». Je vais vous montrer !

Elle sortit sa baguette et la pointa vers Norbert.

– Mais, Madame Têtenjoy, nous avons déjà vu ce sortilège avant les vacances.

– Ah que je suis bête, on va donc commencer à travailler la formule de Danse Endiablée. La gestuelle de se sort n'est pas facile, mais qu'il est bon de faire danser frénétiquement ses ennemies !

Norbert étouffait. La proximité de sa prof le rendait mal à l'aise. Elle se trouvait dans sa bulle d'intimité et le menaçait toujours de sa baguette.

– Sauf votre respect, professeure, je préférerais attendre mes camarades.

– Mais non, ne perdons pas un instant pour nous amuser !

– Madame Têtenjoy ? l'interpella Hiris, en entrant dans la salle avec Lisbeth Evans et Cuthbert Binns. Tout va bien ?

La jeune fille disait plutôt cela pour son camarade, qui blanc comme un linge, se décomposait a vu d'œil.

– Oui, oui, on prenait de l'avance sur le cours en vous attendant, s'esclaffa-t-elle avant de lâcher à contrecœur le bras du garçon.

– Je voulais également prendre de l'avance en vous posant quelques questions, décréta la jeune fille en suivant la professeure qui retournait à son bureau.

– Ça va, Albert ? demanda le garçon chétif en se trompant de prénom.

– Oui, oui, je crois.

– Mieux vaut ne pas arriver en avance, philosopha Lisbeth.

Norbert acquiesça sans peine. Une fois, mais pas deux. Il savait que sa professeure était exubérante, mais pas à ce point !

Quand le temps de midi arriva, il se dépêcha de rejoindre son amie pour lui narrer cette étrange histoire. Malheureusement, il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il fut interpellé par Dumbledore.

– Mademoiselle Lestrange, Monsieur Dragonneau, j'ai quelques mots à vous dire avant le repas.

Le jeune garçon se décomposa une nouvelle fois, tandis que, sereine, Leta suivit leur professeur. 

Norbert Dragonneau et le feu follet | Newt Scamander tome 2Where stories live. Discover now