Lorsque le Bobtail de Marie déterre le cadavre d'une jeune femme en pleine forêt, la jolie stagiaire anthropologue découvre qu'elle peut communiquer avec son fantôme.
Au delà de l'enquête qui se poursuit, Marie s'attache peu à peu à la fantomatique...
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Mélodie
J'ai comme l'impression qu'on n'est pas prêts de trouver le criminel en série. J'ai comme un truc sur le bout de la langue qui me titille, me chatouille et me grattouille mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Une impression, comme si quelque chose d'évident était là, juste devant nos yeux mais qu'on ne le voyait pas. ça m'énerve, ça m'énerve, mais alors qu'est-ce que ça n'énerve !
Je sniffe un bon coup le chocolat que Marie m'a préparé. Dire qu'elle y a même glissé un bâton de cannelle. Miam! C'que ça a l'air bon. Dommage que je ne puisse pas le boire.
- Paul avait l'air de dire que je devais vous protéger, toi et Madeleine. Tu penses que l'assassin sait que nous travaillons sur son affaire ou tu crois qu'il se sent intouchable ?
- Je crois qu'il est sur les nerfs en permanence et qu'il dérive entre sa toute puissance et une paranoïa qui le conduit à la rupture, dit Marie.
- Mais qu'est-ce que tu fiches à radoter, toute seule dans la cuisine ? Demande Mathieu Lorand d'une voix traînante.
Il se tient debout dans l'encadré de la porte, totalement à poil et là, j'avoue que je n'hésite pas à me rincer l'oeil.
- Ah ben la sienne, elle est plutôt maousse ! Je m'exclame en éclatant de rire. Tu ne dois pas t'ennuyer avec lui.
- Mais tu ne peux pas t'habiller quand il y a du monde à la maison ! Peste Marie en lançant un torchon à son copain pour l'obliger à se cacher un peu.
- Mais y'a personne ! s'exclame-t-il en écarquillant les yeux.
- Y'a Mélodie dit Marie en poussant Mathieu dans la chambre.
- Que du lourd, je crie en matant les fesses rebondies de son mec. Il est canon. Mais pourquoi tu le vires de ma vue ? J'me régalais, j'ajoute en me parlant à moi-même. C'est frustrant à la fin.
Marie crie dans l'autre pièce. J'espère que je ne l'ai pas énervé. Et c'est au tour de son petit ami... ou bien ex petit ami, si je comprends bien. Il s'énerve comme un fou furieux, la traite de dingue.
- Pas bon ça mon gars, je dis en reniflant mon chocolat chaud à la cannelle.
Et là, il dit qu'elle est la marionnette de Madeleine.
- Rooh ! Il devrait pas, je poursuis. Il est fichu s'il continue.
Mais rien ne semble arrêter le beau Capitaine. Maintenant qu'il est lancé, sa voix porte au-dessus de celle de Marie qui ne dis plus un mot. Un, deux, trois...
- Ouh là là ! C'est pas bon du tout pour toi, mon gars, je murmure. Quand Marie se tait, c'est mauvais signe.
L'instant d'après, Marie jette une paire de chaussure taille quarante quatre vers la porte d'entrée. Le pantalon du pauvre gars suit le même parcours et ses autres affaires suivent la même trajectoire. Marie semble prise d'un accès de colère qui laisse Mathieu Lorand pantois. Malheureusement, elle n'en a pas fini avec lui. Elle le pousse vers l'entrée, ouvre la porte et l'éjecte dehors, à poil. Sans pitié, ma cousine shoote dans ses affaires qu'elle lui balance à la figure.
