Lorsque le Bobtail de Marie déterre le cadavre d'une jeune femme en pleine forêt, la jolie stagiaire anthropologue découvre qu'elle peut communiquer avec son fantôme.
Au delà de l'enquête qui se poursuit, Marie s'attache peu à peu à la fantomatique...
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Mélodie
Marie marche d'un pas déterminé jusque devant l'entrée du commissariat. Ses talons claquent sur le bitume. Elle a opté pour une tenue stricte composée d'un pantalon tailleur noir et d'une veste coordonnée sur un top parme. Voilà qui annonce son humeur face aux policiers qui ont toujours souri d'un air moqueur quand elle leur faisait part de ses remarques d'anthropologue ou de ses intuitions qu'ils qualifiaient de fraîches et féminines. Tout dans son attitude annonce la couleur ; il ne faut pas la chercher. Et les hommes d'expérience qui la dévisagent se reculent d'un pas en murmurant sur son passage qu'elle est probablement à la mauvaise période de son cycle. De notre trio infernal, elle est la première arrivée. Pas question pour elle d'entrer dans le bâtiment avant que Madeleine soit à ses côtés. Elle serre son pendule dans sa main et m'appelle avec la force de son esprit.
- Arrête de hurler. Tu vas me crever les tympans, je dis.
J'ai sa complainte qui résonne en écho jusqu'au tréfond de mes sinus. Tu parles d'un réveil.
- Oh là là ! Tu as ta tête des mauvais jours.
- Mais pas du tout, répond-elle. Je vais très bien.
Malgré son maquillage soigné, je peux voir ses cernes marqués qui ont gagné la bataille dans leur corps-à-corps avec son anti-cernes.
- Peut-être que...
- Non ! Madeleine est en retard, poursuit-elle ne soupirant. Tant pis, on y va.
- Euh, ok.
Ses talons claquent de nouveau, mais nous sommes à l'intérieur du commissariat et tout le monde la regarde. Elle pointe le menton en l'air et s'avance vers le bureau du fond ; c'est celui de Mathieu. Elle frappe avant d'entrer. Il est là, assis sur sa chaise, le dos voûté comme s'il portait la terre sur ses épaules. Il fixe les dossiers entassés sur son bureau. Il se lève aussitôt.
- Je suis venu vous rencontrer pour savoir si vous avez avancé dans l'enquête concernant le décès de Paul, non, du jeune homme inconnu dont vous n'avez aucun moyen de découvrir l'identité tant que les tests ADN ne seront pas revenus du labo, Capitaine.
Mathieu s'approche d'elle, mais elle recule d'un pas.
- Pardon, lui dit-il.
- Je voudrais contacter sa famille au plus vite... pour des besoins professionnels... Capitaine.
- Je t'ai dis que j'étais désolé, poursuit Mathieu. Je te crois pour... Mélodie.
- Pas la peine de faire semblant, Capitaine, reprend-elle obstinément.
- Elle est venue me voir, avoue-t-il enfin. Elle m'a parlé.