Chapitre 2 - Oups ! ça va être électrique.

0 1 0
                                    

Changement de décor

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Changement de décor.

Je suis arrivée à la morgue. Je le sais parce que je vois mes restes installés sur une grande table en métal et le type chiant de tout à l'heure, le médecin légiste, est en train de m'observer à travers une loupe. Il a des gants en latex et un masque qui lui mange la bouche et le nez. Qu'est-ce qu'il est moche avec sa charlotte sur la tête ! On dirait qu'il est habillé pour un bal costumé.

L'odeur de la morgue me dérange ; ça sent la mort et le formol.

J'ai encore oublié un bout de ma vie. Je suis comme un morceau de gruyère sur pattes avec plein de trous de mémoire. Tout à l'heure, je me dirigeais vers la voiture avec Marie. Vous vous rappelez de ça, pas vrai ? Et là,... Bam ! Un trou de gruyère.

- Où est Marie ? Je l'ai perdue. Merde alors ! J'ai perdu Marie.

Je me sens un peu paumée sans elle. C'est bête parce que je la connais à peine. Mais quand on est dans ma situation, ça ne veut plus rien dire.

- Bouge tes doigts de là mec ! Touche pas à ma foufoune. C'est personnel. Merde ! J'ai dis : me la touche pas !

Le gars se reçoit une décharge au bout des doigts. Il sursaute.

- Aïe !

Mais ma colère ne l'a pas retenu plus de trois secondes.

- En voilà un truc sympa. Je peux lui envoyer une chataîgne. Voyons voire si je peux recommencer.

J'ai beau tenter le coup encore et encore, rien n'y fait. Je pense que ma colère à l'idée qu'il dispose de mon corps comme il veut m'a donné un brin d'énergie. Bon ben, tant pis. Et si j'explorais un peu les environs. Parce que son truc de l'autopsie, c'est pas bien drôle. Le gars prend des petits bouts de moi et les met dans des tubes et des récipients. Il actionne des machines et aligne des chiffres sur son ordinateur. Il touche tellement de parties de moi que le fait qu'il le fasse avec ma foufoune ne veut plus rien dire du tout.

Je baille un bon coup, m'étire et lisse mes cheveux. C'est pire que l'ennui, c'est la mort. Alors, je regarde tout autour de moi.

- J'y crois pas ! Y a une assiette pleine de charcuterie sur son bureau, à moins de deux mètres de... mon intimité et du reste. Ben merde alors ! Tout ça ne le dégoûte même pas. ça ne veut vraiment rien dire du tout. J'suis plus rien que les morceaux d'un puzzle en décomposition. Beurk ! Bon appétit mec. J'te dis pas combien tu dois être un fantasme sur pattes pour ta femme.

Regardons voir ses commentaires.

Il marque que je suis une femme. Quel con ! Mais quel con ! J'aurais pu le dire sans examen de ma foufoune que j'étais une fille.

Il écrit que j'ai environ seize ans. Mieux ! Beaucoup mieux comme commentaire. Seize ans, ça me va. Je suis jeune et j'ai la vie devant moi. Ben non ! Qu'est-ce que je suis conne. J'ai pas la vie devant moi puisque je suis morte.

Fantômatique  - Le goût du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant