Chapitre 2

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Cela faisait deux semaines qu'Élisa était au service de cette riche maison. Le 27 était arrivé, aucune objection n'avait été émise à son jour de congé. Elle s'installa à son bureau en rentrant d'une marche matinale. Assise, elle sortait du papier et une plume en verre ramenés de son ancien foyer, c'était son cadeau de départ. Elle écrivait une lettre à sa sœur qui travaillait dans une buanderie, elle aussi avait eu le privilège d'entrer dans une entreprise qui fleurissait et qui lui permettait d'avoir un revenu correct. Elle lui racontait ses débuts ici, demandait des nouvelles. Ceci achevé, elle s'octroyait la lecture de quelques lignes avant de manger. Puis décida de descendre au village afin d'y poster sa lettre. Il était 17h quand elle retourna à la maison, il faisait quasiment nuit, l'hiver s'invitait largement chez l'automne en ce mois de Novembre. L'endroit était presque vide, tous étaient en train de s'affairer aux décorations de Noël. Elle descendait l'escalier menant à ses appartements quand deux mains vinrent d'une part la bâillonner et de l'autre l'enlacer pour qu'elle ne se débatte. L'individu était plus grand et musclé qu'elle.

- Chuuut.

- Vmm.

- Avance jusqu'à ta chambre la nouvelle !

Elle obéissait car la peur l'empêchait de réagir. Les deux personnes entrées, la porte fut refermée.

- Ne te débats pas, ne crie pas ou tu t'en souviendras.

Tétanisée elle se soumettait à son agresseur qui était en train de lui bander les yeux avec un doux tissu, la bâillonnait avec un morceau de coton épais qui sentait un parfum musqué et enfin lui liait les mains par devant. Le lambeau de soie noir s'humidifiait, elle pleurait.

- Couche-toi.

À tâtons, elle glissa vers le lit. Elle entendait cette voix rauque qui l'asservissait alors qu'elle aurait aimé se débattre et hurler à pleins poumons. De toutes façons qui l'aurait entendue ? Ils étaient tous occupés.

- Ne bouge pas.

Il attrapait les mains contraintes et les collait contre son bassin.

- Tu sens ça ? Tu lui plais. Je ne m'en servirai pas pour l'instant sauf si tu n'es pas sage. As-tu bien compris ?

La voix était inquisitrice, Élisa acquiesça par un mouvement de tête et un léger son étranglé. Les mains de la bête noire détachaient son uniforme, sa peur grandissait davantage. Ce qui allait se passer n'était plus une hypothèse.

- Détends-toi !

Quelques soubresauts générés par ses pleurs silencieux, elle tentait de se calmer et de se laisser faire. Elle n'avait déjà plus de jupe, les mains caressaient ses cuisses. Elle se fit violence pour ne pas bouger ni se dégager.

- Je vais utiliser un objet tranchant.

Il n'en fallut pas plus à Élisa pour se contorsionner dans tous les sens, la panique l'envahissait.

- Stop !

L'effet fut immédiat.

- Je ne vais découper que ton haut d'uniforme, pas te torturer ni te tuer, enfin...

Elle imaginait le sourire sadique qu'il avait en prononçant ces mots. Cet être immonde allait salir son corps, son âme. Pourquoi elle ? Cet homme, le connaissait-elle ? Elle se posait beaucoup de questions. Ses bras venaient d'être dénudés, le reste n'était qu'une question de temps. Il n'était pas brutal, il la caressait tout en progressant.

- Écarte les jambes.

C'en était trop pour elle, elle les serrait de toutes ses forces.

- Je vais donc devoir t'attacher à ton lit... Quel dommage.

La voix était posée avec une pointe d'ironie.

- Enfin, après tout ce n'est peut-être pas plus mal.

Un "non" sous le bâillon tenta de se faire entendre.

- Bien, alors sois une gentille fille.

Des hauts le cœur la prenaient pendant qu'il finissait de la mettre totalement nue.

- Tu es encore plus belle que je ne l'imaginais.

Il la connaissait. Un des invités se cachait-il derrière ce bourreau ? Encore ces mains qui venaient la toucher délicatement pour la sortir de ses pensées et la ramener à l'instant présent.

- N'essaie pas de parler, je ne cherche pas à comprendre ce que tu dis.

Ces lèvres vinrent se poser sur son ventre qu'elle contracta aussi tôt. Il était tout habillé quand il s'allongea sur sa proie. Elle lui était offerte comme voulu.

- C'est mieux.

Son souffle ricocha sur la joue d'Élisa, son haleine était fruitée. Les caresses répétées sur tout le corps de la jeune femme commençaient à la faire réagir à son insu.

- Enfin réceptive. Si j'enlève le bâillon vas-tu te faire entendre ?

Elle répondit par un non de la tête.

- Certaine ? Je n'ai pas besoin de te menacer pour m'en assurer ?

Même réponse, alors doucement, il lui souleva la tête afin de l'en libérer. Puis ses lèvres se déposèrent sur celles de sa victime mais elle le mordit.

- Il ne t'a jamais été dit que cela faisait mal ?

Entre les doigts de la crapule, le fin et angélique visage était maintenu avec force.

- Laisse-toi faire, dernier avertissement.

Il la contraignit à un baiser forcé qui devînt plus doux avec les secondes qui s'écoulaient. Il lui fit passer les bras au-dessus de la tête afin d'avoir son corps pleinement offert. Il s'attardait sur ses seins ce qui la faisait soupirer. Élisa était hors d'elle, son esprit s'en était allé trop dépassé par ce que son corps ressentait. Il continua jusqu'à obtenir un orgasme de la jeune femme.

- Tu vois ce n'était pas si horrible, la prochaine fois ce sera à mon tour de jouir.

Elle éclata en sanglots alors que son violeur quittait la pièce. Comment tout cela avait-il pu se produire ? Elle se sentait tellement perdue. Elle resta une bonne partie de la nuit prostrée dans sa tenue déchenillée. Pour son travail, elle devrait faire comme si rien ne s'était produit. Le lendemain, paranoïaque, elle cherchait parmi ceux qu'elle servait qui avait bien pu la salir de la sorte. Elle se sentait traquée ce qui lui faisait multiplier ses erreurs. Ceci dura quelques jours.

Illusion d'antanWhere stories live. Discover now