Chapitre 10 : Muffins et sucreries ...

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J'ai dormi toute la journée, sans me réveiller. Je décide de me lever et de prendre une douche. Oh mon dieu, j'avais oublié de me démaquiller ! Je me prends à rire, à exploser littéralement de rire, à m'en faire pipi dans la culotte. Je deviens à moitié hystérique, je ne comprends pas ce qui m'arrive mais j'ai un surplus d'émotion. Je n'arrive pas à les contrôler, ni les comprendre. Je me laisse glisser le long du mur derrière moi tout en commençant à pleurer. J'ai le cœur lourd, compressé dans la cage thoracique. Je commence à faire mes exercices de respirations pour me calmer. Ils me servent quand j'ai des crises de paniques. J'en faisait beaucoup étant enfant mais en grandissant j'avais appris à les maîtriser et elles avaient disparu. Et bien retournons dans l'enfance, c'est vrai, je n'ai que ça à faire.

Une fois que je ne tremble plus, et que mes larmes ont fini de couler. Je me lève enfin et me trouve sous un flux d'eau chaude, apaisant. Je prends le temps d'analyser la situation. J'ai l'impression que ces émotions sont simplement un retour, une onde de ce que j'ai ressenti en touchant Steven. Est-ce que j'ai absorbé ses émotions ? Je commence sérieusement à flipper, je deviens folle ? Ah non, je le suis déjà, je deviens complètement folle ? Je commence à le croire pour de bon.

La douche m'a aidée à évacuer les dernières bribes d'émotion dérangeantes qui ne semble pas m'appartenir. Mais je suis encore tellement engourdie et fatiguée que je retourne au lit pour la nuit. Je n'ai pas la force de manger, pas la force de marcher, pas la force de bouger, de penser ... je veux juste dormir.

Je me réveille comme une fleur le lendemain. Un progrès notoire, on va éviter d'aller voir ma tête et de fouiner mes pensées ce matin. Restons positive. Je cours presque à la cuisine pour déguster un petit déjeuner de champion, et un café. Un peu plus et j'en aurais presque dévoré ma main.

Dans cette bonne humeur, je me décide de mettre mon plan à exécution : Pâtisserie, et séduction. C'est décidé aujourd'hui, je m'en vais conquérante. Je m'attaque furieusement à faire des muffins, colorés, moelleux, une vrai arme de compétition. Ma petite biche ne va pas pouvoir me résister. Dans ma folie culinaire, je me rends compte tout de même que j'ai utilisé mes derniers stocks alimentaires. Je me rationnais, je n'avais pas envie de retrouver mon amie mal baisée de l'épicerie mais je crois que je ne vais pas avoir le choix malheureusement. Ce moment passé à la pâtisserie empêche mon esprit de gambader joyeusement dans ma petite tête. Je n'ai absolument pas envie de comprendre ni même d'effleurer ce qui s'est passé depuis ces deux jours. Non, mon badboy sauvage va rester dans son coin bien au chaud, et mon petit numéro de sorcière des temps modernes peut rester au placard quelques heures encore.

À quinze heures, liste de courses dans une main, muffins dans l'autre, je me dirige vers ma voiture. Je m'assois au volant, mais remarque un mouvement dans ma vision périphérique. Je suis scotchée par cette apparition. Grand, fort, absolument magnifique, mais aussi complètement flippant, un énorme ours brun me regarde fixement. Me prenant pour un lapin, je reste là sans bouger en attendant qu'il parte. Mais je n'en perds pas une miette, c'est extraordinaire, un ours brun, presque noir, immense, tellement énorme, ici à quelques mètres de moi. Un vrai ours sauvage comme il n'en existe peu.

En y regardant de plus près, quelque chose m'interpelle. Son comportement est étrange, il me fixe, les oreilles bien dressées, sur ses pattes arrières. Il a un regard vif et intelligent. Pourquoi reste t-il à me fixer comme ça ? Ne devrait-il pas me charger ou repartir à ses occupations ? Ou à la limite se montrer curieux mais non il reste là. J'ai presque, je dis bien presque l'impression, que je l'ai pris en flagrant délit d'espionnage. Du genre : « je ne bouge plus, tu ne me vois pas ». Je pouffe et me marre toute seule. Il finit par se détourner de moi et regarde par dessus son épaule.

Vraiment ? Cela paraît tellement ... Humain ? Ses yeux noir reviennent sur moi un instant et il repart s'enfoncer dans la forêt. Mince, je n'ai même pas pensé à le prendre en photo, étant donné qu'il n'y a pas de réseau cela fait presque deux semaines que je n'ai pas allumé mon téléphone. Je suis déçue, mais peut être que je le reverrai. Au quel cas, il faudra que je sois prête.

THE FORGOTTEN - Tome 1 : La forêt des oubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant