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J'ai à peine dormi, trop obnubilé par ses yeux, cette couleur incroyable, alors qu'il ne m'avait même pas regardé. J'aurais voulu. J'aimerais beaucoup de choses quand j'y pense.
J'arrive devant le lycée avec des cernes d'une couleur à faire peur.
Une petite brune me saute sur le dos.
- Salut beau blond !
- Salut...
- Ouh... T'as l'air fatigué.
- Ouais... J'ai presque pas dormi.
Ses yeux brillent. J'ai peur.
- T'as rencontré quelqu'un ?! C'est qui ?! Un gars ou une fille ?! Je le/la connais ?!
- Calme toi Lalou. Y'a rien.
À ce moment précis, j'ai menti.
À ce moment précis, je l'ai vu.
Quelques secondes plus tard, mon regard est braqué sur lui. Je ne peux plus le lâcher. Il a beau être de dos, je l'aurai reconnu les yeux fermés.
Et puis, comme dans un rêve, il se retourne. Et son regard s'ancre dans le mien.
J'ai perdu mon assurance habituelle, je ne suis plus qu'un gamin idiot. Et amoureux, sans doute. Enfin il est un peu tôt pour le dire mais bref.
Lentement, il esquisse un sourire. Un petit sourire confiant, comme si il voyait l'effet qu'il me fait, et que ça l'amusait énormément.
Et puis, le roux d'hier (flemme de l'appeler par son prénom, j'ai d'autres choses à faire. Mater le nouveau par exemple) l'appelle et il se retourne comme si de rien n'était.
Mes joues sont rouges, mon cœur rapide, ma respiration sifflante, et mon égo a pris un coup. Il avait vu, et ça l'amusait.
Woaw. Il me plait. Beaucoup.

Par la suite, j'ai repris confiance en moi et suis entré dans son jeu.
On se lançait de longs regards, souriants, et je me perdais toujours dans la forêt de ses yeux. Toujours aussi calme.
Lentement, sans nous concerter, nous avons fait en sorte que nos bandes respectives soit plus proches physiquement. Sans pour autant communiquer nous sommes plus proches, et il sait certaines choses sur moi, car nous parlons fort (et encore c'est gentil, on fait que gueuler oui). Moi en revanche je ne sais rien. Il parle peu, ou bien je ne le vois pas. Ne l'entends pas en tout cas.
Je n'ose pas me renseigner de peur qu'on me perce à jour. Et j'ai envie de garder ça pour moi. Pour nous.

Les jours défilent, et on ne s'est toujours pas parlé.
On communique par gestes, sourires, regards. Ça nous suffit. Je ne connais toujours pas son nom. Je ne sais pas si il connait le mien. Je suis plutôt populaire, et mes amis parlent super fort, mais c'est rare qu'ils m'appellent par mon vrai prénom.
Je suis définitivement en train de tomber amoureux de lui.
Et l'amour est une chute.

(Et tomber c'est douloureux)

GAME ONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant