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Le temps passe, la situation stagne.
Je veux du changement. J'arrive à ma limite, et la seule chose qui me retient de passer à la prochaine étape, c'est que je sais qu'il est dans le même état que moi.
Certes, son score est plus haut que le mien, mais ça ne veut pas dire qu'il va gagner. Nous entrons dans la manche finale, celle qui décidera du gagnant, et de ce qui se passera entre nous. Et je ne connais toujours pas son nom. Lui croit connaître le mien.

Quatre mois. Quatre mois que nous passons notre temps à nous envoyer des messages, nous regarder, nous sourire. Le score monte.
Mais maintenant il est temps de le faire perdre définitivement. Je vous ai parlé de ma carte play-boy non ? Et bien là c'est le moment.
Je suis arrivé au lycée un peu en avance, dans mon plus bel outfit. Veste d'aviateur, lunettes de soleil, sourire craquant. Je sais quel effet je fais. Et il a été le premier à le remarquer.

De : Secret Boy
Pas mal. Une occasion spéciale ?

De : moi
Tu aimes ?

Je le regarde rougir, lui lance un clin d'œil.

De : moi
Je devrais peut-être te renommer en "tomato" tu ne crois pas ?

De : Secret Boy
J'ai pas encore perdu, Max.

Un sourire satisfait plaqué sur le visage, je range mon téléphone et entre en cours. Au moins trois points de plus là.

~~

D'accord, j'ai peut-être aucune chance. J'avais prévu de jouer la carte play-boy, vous le savez, c'est au moins la cinquième fois que je le dis. Mais j'avais pas prévu sa riposte.
Il a cours de sport. J'ai perm'. C'est le printemps. Leur prof a eu la bonne idée de jouer au basket dehors.
Il fait pas particulièrement chaud en plus. Alors pourquoi mon secret boy est-il torse-nu ? Et pourquoi est-ce que j'ai si chaud, vraiment il doit faire à peine 20 degrés.
Toutes les filles ont les yeux rivés sur lui. Évidement. Il est bien sculpté cet imbécile. Le problème, pour elles en tout cas, c'est qu'il est déjà pris. Par moi. Sorry girls, back off.
Un autre problème, c'est qu'il sait l'effet qu'il a. Et qu'il n'arrête pas de me regarder. Sourires, clins d'œil. Il est bon en plus. Au basket je veux dire. Allez pas imaginer des trucs, bande de pervers. Il marque un panier. Wow. I can't breath, I can't do this, I will just die, sorry mom, your son died of bi panic.
Il trottine vers le public, prend une bouteille d'eau. Il la boit lentement, sans jamais me lâcher des yeux. Quand elle est vide, il la pose sur le banc, avant de parler, avec un accent vraiment adorable.
"You see that Max ? I'll win."
L'entendre parler ma langue va me faire fondre. L'entendre dire ça va me tuer. Personne n'a compris. La plupart sont nuls en anglais, et les autres n'ont pas fait attention.

(Et évidemment il a gagné... Le match. Il a gagné le match. C'est tout. Pas mon cœur ni rien hein.)

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