Chapitre 2

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Coco Chanel disait : « si une femme est mal habillée, on remarque sa robe, mais si elle est impeccablement vêtue, c'est elle que l'on remarque

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Coco Chanel disait : « si une femme est mal habillée, on remarque sa robe, mais si elle est impeccablement vêtue, c'est elle que l'on remarque. » Je rajouterai : encore plus lorsqu'elle celle-ci porte du rouge et qu'elle regarde droit dans les yeux, avec toute l'assurance du monde, chaque personne qui croise son chemin. Oui, c'est bien vrai ; une dame audacieuse ne laisse jamais indifférent.

Je ne suis simplement pas certaine que la partie « ne pas laisser indifférente » de mon plan aura les effets attendus avec mon patron.

Miller klaxonne pour me dire au revoir et s'en va. Sur le valet parking, les berlines luxueuses se succèdent après avoir contourné la grande fontaine blanche. On se croirait à une cérémonie de la classe huppé tant ils sont tous vêtus avec chic. Aujourd'hui, plus que jamais, je sais que j'ai ma place parmi eux.

À l'entrée, un membre du personnel me débarrasse de ma veste, et un autre m'escorte galamment à l'intérieur, à la table que j'ai réservée. L'ambiance est feutrée ; le saumon et le blanc cassé teintent les murs et les meubles. Chaque détail est somptueux tout en restant sobre. Toutefois, dans ce beau décor, le PDG d'Iscade Enterprise ne s'y trouve pas.

Mes doigts glissent délicatement sur la rambarde de l'escalier incurvé tandis que nous le gravissons. Un homme de la trentaine le descend, son téléphone porté à son oreille. Au moment de se dépasser, ses yeux me dévorent intensément, et j'y devine tous les vœux sensuels qu'ils exhibent.

Je vous présente Ward Cohen : le coureur de jupon friqué et sexy de San Diego. C'est ainsi que les articles people que j'ai décortiqués l'ont dépeint.

Quand il me surpasse presque, ma vue périphérique l'aperçoit tourner sa tête dans ma direction. Je ne lui porte pas d'intérêt ; mon plan n'est pas d'user de mes charmes féminins pour le faire signer à Iscade.

À l'étage, je ne vois toujours aucune trace d'Isaac Moreno. Je m'installe donc à ma place et, choisis l'eau plate lorsque l'on me demande ce avec quoi je veux patienter le temps de choisir mon diner et mon vin.

Je coule un regard à ma montre. Dix-sept heures vingt-trois. Le PDG a peut-être l'intention d'arriver à l'heure exacte. Je me sers de ce temps pour regrouper mes idées en promenant mon regard dans la salle bondée. C'est là que je distingue un nouveau visage que je reconnais. C'est celui de l'assistant de Ward Cohen.

Je ressaisis ma pochette et le rejoins à l'autre bout de la salle baignée dans un doux cosmo de jazz. En notant que j'approche dans sa direction avec si peu de jugeote, l'assistant parait fortement intrigué. Un sourire amical fend mes lèvres.

— On ne se connait pas, je vous rassure déjà, commencé-je.

Il se détend et se remue sur sa chaise pour améliorer sa position.

— Je devais absolument me déplacer pour vous dire de vive voix que ce nœud papillon vous va comme un gant.

L'homme triture son accessoire multicolore d'un coup de main maladroit. Il émet un sourire de la même espèce : maladroit. Mon compliment a malgré tout l'air de l'avoir doublement détendu.

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