Chapitre 10

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Un véhicule familier se gare sur le trottoir devant ma voiture

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Un véhicule familier se gare sur le trottoir devant ma voiture. C'est celui pour les déplacements professionnels d'Isaac. Une pointe d'offense m'écorche un peu mais je tente de me rassurer en me disant que l'homme qui y descendra sera Isaac. Parfois, cela lui arrive de conduire cette voiture.

Appréhender ce moment c'est suffisant pour endolorir mon cœur.

Et puis, finalement, le conducteur descend.

Et ce n'est pas Isaac.

Mais son chauffeur qui m'ouvre la portière de la banquette arrière.

Ma poitrine se serre malgré la dernière touche d'espoir qui reste recelé dans un fragment de mon esprit.

Je descends de ma voiture avec mes effets personnels, salue le conducteur et dès l'instant où je me baisse, je réalise la triste réalité : Isaac n'est pas là. La portière se referme derrière moi en forçant un coup de chaud d'humiliation dans mes veines.

La voiture démarre.

N'en déplaise à ma raison qui me hurle d'ouvrir les yeux, j'affiche mon dernier espoir d'une voix blessée dissimulée derrière un flegme total.

— Vous avez déposé Monsieur Moreno chez lui avant de venir ici ?

Il plonge son regard dans le rétroviseur.

— Non, Madame. Il se déplace dans sa voiture personnelle, ce soir.

S'il savait qu'il ne viendrait pas, pourquoi m'a-t-il fait espérer et ne m'a-t-il pas dit qu'il avait changéd'avis ? Pourquoi n'a-t-il pas préféré l'honnêteté aux illusions ?

Malgré moi, une larme perle dans le coin de mon œil. Qu'est-ce qui m'arrive, enfin ! Je ne devrai pas pleurer pour si peu. Je la sèche du bout des doigts en croisant mes bras sur mon ventre, et en m'enfonçant dans le siège.

J'ai tendance à m'attacher trop vite, et à croire que ceux que j'aime ou apprécie ressentent aussi la même chose pour moi. C'est très certainement cela qui me conduit à être blessée à ce point, ce soir. Notre discussion devait simplement être un échange ordinaire à ses yeux au bout du compte.

Ça me servira de leçon.

Pour de bon.

















C'est ainsi, avec ce nouvel état âme, que j'aborde les jours suivants à Iscade. Isaac a tenté d'aborder le sujet le premier jour, mais je l'ai poliment conduit à parler du boulot. Les journées suivantes, il s'est parfois mis à tenter des échanges plus informels que j'ai bien évidemment aussi balayé avec professionnalisme.

Et puis enfin, mon patron a réalisé que je ne désirais rien d'autre que de travailler. Il a donc cessé de parler et est redevenu le supérieur froid et distant des premiers jours. Je vois son attitude comme une aubaine. Elle me sert à le rayer un peu plus vite de mon esprit.

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