L'Escouade /canon/

296 19 23
                                    

Hitsuji, Grand Line. Une île sans prétention, à la végétation verdoyante et fructueuse, dont la spécialité était l'élevage et l'exploitation de moutons. Les habitants vivaient dans des grandes plaines aménagées autour des nombreuses forêts. Ils n'étaient pas riches, mais étaient heureux dans une tranquilité encore jamais troublée. Ils se suffisaient de ce qu'ils avaient.

Parmi les maisons et les enclos d'un village, une petite fille aux tresses noires courait. Elle était hors d'haleine et ne cessait de jeter des regards derrière elle, mais lorsqu'elle regarda de nouveau devant elle, elle se stoppa net alors que la femme qui lui barrait le passage l'attrapait par le bras.

- Je te tiens !

La petite ne se débattit pas, mais poussa un soupir lassé. Elle se laissa conduire et bientôt elle était de retour dans sa maison, ou plus exactement la maison de la femme. Elle avait toujours habité là, d'aussi loin qu'elle se rappelait. Dans un fauteuil du salon était assise Abigail, la fille de la femme. Elle lui jeta un regard noir, elle était sûre que c'était elle qui avait balancé. La fillette, derrière ses abondantes boucles brunes, ouvrit des yeux apeurés et baissa la tête.

- Arrête de dévisager ta soeur de cette façon !
- C'est pas parce qu'on habite dans la même maison qu'on est soeurs.

La femme soupira et lâcha la petite fille. Celle-ci n'attendit pas plus pour s'écarter de sa nourrice, elle courut se réfugier dans la cuisine. Elle y attrapa une pomme, s'assit sur un tabouret et grignota tout en arborant un visage boudeur. Son isolement ne dura qu'un temps avant que l'adulte ne la rejoigne. La nourrice, d'ordinaire stricte, avait d'autant plus durci ses traits, elle croisait les bras et fronçait les sourcils. Isiris savait qu'elle était furieuse, mais elle n'en avait pas grand chose à faire. Elle lui jeta un regard avant de re-croquer dans son fruit. Cette indifférence énerva d'autant plus la nourrice.

- Isiris !
- Nanny !

La dénommée Nanny soupira. Cette enfant la désespérait. Elle avait toujours quelque chose à répondre et si cela pouvait être insolent, elle fonçait tête baissée. Elle joignit ses mains et commença à se tordre les doigts de nervosité, tout en faisant les cents pas. Elle savait parfaitement qu'elle n'était pas sa mère,mais après tant d'années à s'occuper de cette gamine, il était normal qu'elle s'inquiète pour son futur si un tel tempérament perdurait. Chaque jour, elle devait redoubler d'efforts avec elle. Que ce soit pour les cours, l'aide ménagère ou simplement pour la lever le matin, rien ne semblait la motiver. Tout ce qui lui importait, c'était ces garnements, ces voyous qu'elle retrouvait dans la forêt chaque jour, et Nanny avait beau essayer de l'en empêcher, elle trouvait toujours un moyen d'y aller. La nourrice n'en pouvait tout simplement plus, ses nerfs étaient à bout, c'était trop pour elle. Elle stoppa ses cents pas pour faire face à l'enfant, qui toujours avec indifférence, la regardait. Elle soupira et posa une main sur son front en fermant les yeux. Elle avait mal à la tête. Ce petit démon la tourmentait trop.

- Que dira ton père lorsqu'il saura que sa fille traîne chaque jour avec de mauvais garnements !

Isiris jeta sa pomme à la poubelle. Elle gonfla les joues, avant de fermer à demi les yeux, en relâchant les traits de son visage de manière à paraître totalement détendue. D'une voix grave, elle répondit à sa nourrice.

- ''Ah... Chacun ses expériences, tant que ça lui plaît.''

Nanny se crispa totalement. C'en était assez, elle n'en pouvait plus. Cette insolence était celle de trop.

- Espèce de sale petite...
- Arara...

Alors qu'elle comptait giffler Isiris, la nourrice se stoppa dans son élan en entendant cette voix et cette simple parole si caractéristique. Elle ressemblait à une hystérique, plantée ainsi sur place, le regard fou posé sur l'amiral de la Marine alors que celui-ci prenait dans ses bras sa petite fille en souriant.

Une Question de Justice : Journal de bordWhere stories live. Discover now