52 - K.

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Après avoir préparé cette fête durant toute cette semaine, il est enfin temps de tout mettre en place. Je suis dans la cuisine en train de remplir un bol de bonbons quand Mike fait irruption dans la pièce. Tout le groupe ainsi que Calypso sont venus pour aider.

- K, je pense que tu veux voir ça.

Légèrement inquiet par le ton qu'il a utilisé, je lâche ce que je suis en train de faire et m'engage à sa suite. Il m'entraine à l'extérieur, où est dressée une scène en plein air. Une voix s'élève et même si je la reconnais automatiquement, je ne peux pas croire ce que j'entends. Je me place en face de la scène et je ne peux que constater de mes propres yeux la réalité : Anabeth est là. Elle est là, et elle chante. Les yeux fermés, elle est toujours aussi belle. Doucement, elle se balance au rythme de la musique.

La chanson continue, continue, et elle garde toujours les yeux fermés. Mais pour chanter la dernière note, elle les ouvre et je peux voir qu'ils s'écarquillent, sans doute de me voir là. Elle reste là, derrière son micro, son regard posé sur moi pendant que je la dévisage. Et sans que je ne sache réellement pourquoi, je me fraye un chemin jusqu'à la scène. J'y monte d'un bond et, attrapant un micro, je commence à chanter une chanson que je sais qu'elle connait.

- Tale as old as time

Song as old as rhyme...

(paroles de Beauty and The Beast du film Disney du même nom)

Cette chanson est tirée de son film d'animation préféré. Nous l'avons regardé ensemble une fois avant un concert et elle n'a pas pu s'empêcher de chanter.

Alors quand elle prend la seconde partie, je ne peux m'empêcher de sourire comme un idiot. Je ne peux pas détacher mon regard d'elle. Elle est tellement belle, ses longs cheveux châtains cascadant autour de son visage. Cette observation minutieuse me permet de remarquer que l'une de ses joues est plus rouge que l'autre.

Sans nous quitter des yeux, nous continuons la chanson. Puis nous achevons et le charme se rompt. Gênée, elle baisse les yeux avant de s'enfuir de la scène. Sans perdre un instant, je pose mon micro et m'élance à sa poursuite. Je ne la laisserais pas s'enfuir cette fois.

Je la trouve derrière la scène, les larmes aux yeux.

- Anabeth.

Surprise, elle relève la tête vers moi. Je vois qu'elle s'apprête à s'éloigner mais je le retiens par le poignet. Je la sens frissonner. Doucement, je la lâche et effleure de mon doigt sa joue rougie. Est-ce... Je ne pose pas la question. Ce n'est pas le plus important.

- Je ne peux pas te laisser t'échapper encore une fois, je commence. Je ne veux pas te voir partir encore une fois. Je ne sais même pas comment j'ai fait la première fois.

- Je... tente-elle, mais sa voix se brise.

Elle prend une grande inspiration.

- Je suis désolée.

- Désolée pour quoi ?

- J'ai été une imbécile. J'ai cru que parce que je ne comprenais pas ce que tu me faisais, quels sentiments tu inspirais chez moi, et que j'avais peur, qu'il vaudrait mieux que je ne te vois plus. Mais... Je ne sais pas. Je crois que je ne comprends pas comment on peut tomber amoureux de moi.

Je souris.

- Moi, je comprends, crois-moi. Tout, chez toi, me plait. Le reflet ardent de tes cheveux, tes yeux fauves, cette manière presque sautillante que tu as de marcher, ton sourire adorable, ta manière de me faire parler même quand il faudrait que je me taise, ton rire... Tout. Ne m'en prive pas encore une fois, je t'en prie.

Des larmes coulent le long de ses joues et doucement, je m'approche d'elle. J'esquisse un geste pour la prendre dans mes bras et elle ne se dérobe pas alors je referme mon étreinte sur elle. Caressant son dos de mes mains, je tente de la calmer. Elle se blottit contre mon torse, serrant mon t-shirt entre ses doigts.

- Chut, ne pleure pas, Ana. Je t'en prie, ne pleure pas. Je ne te laisserai plus.

Elle sanglote de plus belle.

- Chut, ça va aller.

Elle s'écarte un peu.

- Je ne mérite pas quelqu'un comme toi. Je te quitte et tu t'excuses, ce qui n'a pas beaucoup de sens.

- C'est parce que tu me fais perdre le sens du commun, je réponds, esquissant un sourire.

Elle laisse échapper un gloussement. Je me penche vers elle.

- Au fait, il est temps que je te le dise, je lui murmure à l'oreille.

- Quoi ? répond-elle sur le même ton.

- Je t'aime.

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