F i r s t

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Je cours dans ma chambre, faisant bien attention à barricader la porte, même si je sais que cela ne sert à rien. Je saute vite sur mon lit afin de m'y réfugier, tout en attendant que tout cela ne passe, que ce cauchemar prenne fin, enfin.

Cela fait maintenant deux semaines. Quinze jours dont je subis ces tortures à longueurs de soirées, deux semaines que je suis enfermé chez moi sans voir la lumière du jour, car d'après les psychologues, il serait bien mieux pour moi de rester dans mon habitat, ce qui était tout le contraire.

Quoi que je pense, il l'entend. Quoi que je fasse, il le voit. Quoi que je sente, il le respire. Je ne suis plus libre. Deux semaines, c'est court, effectivement. Je suis sa cible, il veut me tuer et il m'aura. Je ne peux rien faire, je suis pris au piège, dans mon propre piège.

Il y a deux semaines, oui, je travaillais comme policier pour arrêter tout types de criminels, mais ceux qui m'intéressaient étaient ceux qui ôtaient des vies. Pendant cette période, j'ai détruit des gens, des familles, des vies. Jamais je n'aurais cru qu'en tuant cet homme, il me pourchasserait même de l'enfer. Il est là-bas, je le sais, je le vois dans mes rêves. Il me sourit, fière de lui, fière de voir à quel point je suis mort de peur à chaque fois que ses orbes bruns rencontrent les miennes, à chaque fois qu'il me tend la main, me faisant croire qu'il souhaite m'aider, alors que son seul souhait est de me voir mort. La même mort que je lui ai infligé, la plus dure de toute :

l'écartèlement.

Ces temps-ci, j'étais très respecté même si je n'étais qu'un simple interne dans le domaine. Il ne me suffisait que d'attendre une année de plus avant que mon avenir en tant que policier de la brigade des criminels, autrement appelé sous le nom de PBC, ne débute. Pourtant, c'était lors de cette année-là, qu'on m'a recommandé de passer à l'action. Je n'avais encore jamais tué ne serait-ce qu'une seule mouche alors j'avais eu du mal à le croire, moi, Jeon Jungkook, allait tuer des criminels. Remarquez qu'à l'époque, je n'étais pas futé puisque je me disais qu'ils se devaient de mourir puisqu'ils avaient eux même tuer des innocents, de leurs propres mains. Au début, j'étais un peu réticent face à cette idée des plus sombre, mais je m'y suis fait. J'ai tué des hommes comme des femmes, c'est vrai, mais j'avais une bonne raison.

Jusqu'au jour où ma vie a basculé. Nous venions d'avoir un nouveau criminel derrière les barreaux, je m'en souviens comme si c'était hier. Ce jour-là était un jeudi, je ne savais pas pourquoi il était ici, mais je me devais de le savoir, car il était en quelque sorte mon "patient" jusqu'à ce dont il ne meurt.

Certains de mes camarades étaient arrivés en courant vers moi, me prenant dans les bras en me souhaitant toute leur "condoléance". Au début, je n'avais pas bien compris, mais c'était en regardant le nouveau dans sa prison, me faisant un grand sourire, que j'avais compris.

Il avait tué ma mère. La seule personne qui m'était chère, la seule personne que j'aimais, et par dessus-tout, la seule personne qu'il me restait. Ce soir-là, j'ai pété les plombs. Je me suis mis à courir jusqu'aux barreaux en le prenant par le col de sa tenue de prisonnier tandis qu'il affichait toujours son grand sourire rectangulaire.

- COMMENT AS-TU OSÉ ! TU ES QUI POUR AVOIR CE DROIT ! POUR ME L'AVOIR RETIRER !!? Hurlais-je, sentant la colère retentir dans mon corps tel un début d'orage. Des collègues vinrent me maintenir en place tout en me faisant relâcher ce gros salopard. J'en avais marre, alors pour me calmer, je serrai fortement le pendentif en forme de koala autour de mon cou, comme pour me redonner du courage.

- Je suis celui qui a tué la seule personne qui t'étais chère. Répondit-il en rigolant, s'esclaffant devant moi alors que je me contenais, évitant de me débattre afin de lui casser la gueule. Il n'avait pas le droit, non ! Je ne lui avais rien fait pour mériter ce droit ! Alors pourquoi elle !? Tu as tué mes parents ainsi que mes amis alors je me dois de me venger. Rassure-toi, celle-ci vient tout juste de commencer. Fit-il alors que son sourire s'envola, laissant place à un visage neutre. Son nez était plissé, des rides apparaissaient sur son front, signe qu'il se contenait de s'énerver.

My DemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant