06| MEMOIRE BRISEE

58 10 16
                                    

◤          chapitre six        ◥MEMOIRE BRISEE◣                                       ◢

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


◤          chapitre six       
MEMOIRE BRISEE
◣                                       ◢

▂▂▂▂▂▂▂
7 MAI 2004

TIMOTHY FREMIT. Une goutte nacrée de sueur roula le long de son échine. Ce n'était pas bon. Vraiment pas bon.

Jamais Richard La-Croix-De-Châteauclos n'était parvenu à s'arranger pour diner à vingt-heures pile avec sa famille un vendredi soir. Avec un emploi du temps de ministre toujours plus chargé, Richard était devenu ces derniers temps le réel spectre de la maison. Il se levait aux aurores et rentrait d'un pas lourd lorsque sonnaient les douze coups de minuit.

Il fallait dire que ses journées n'étaient d'aucun repos, et davantage en cette période de voyages scolaires et de pré-bac. Le baccalauréat était d'ailleurs le seul mot qui sortait de sa bouche en ce moment, et c'était probablement la raison pour laquelle il était rentré aussi tôt.

Timothy devait néanmoins admettre que le baccalauréat n'était pas au cœur de ses préoccupations. Il ne savait même pas à quoi sa vie ressemblerait dans les prochaines années, surtout maintenant que l'Agence s'était de nouveau intégrée dans l'équation. Il ne savait pas non plus ce qu'il voulait que sa vie devienne. Alors il se construisait des prétextes pour ne pas regarder vers l'avant.

Ce comportement est inacceptable, jeune garçon, reprit Richard, écrasant le silence planant de l'appartement.

Edgar élargit son sourire carnassier, dégustant la scène des yeux. Sans surprises, l'absence de Timothy au lycée Lumières n'était pas passée inaperçue. Chez les Maurin-La-Croix-De-Châteauclos, sécher les cours faisait partie de la liste des fautes impardonnables. Timothy le savait pourtant parfaitement : Richard se revendiquait maître absolu de la tolérance zéro concernant les cours, surtout depuis que son fils biologique avait complètement délaissé les bancs de l'université.

J'avais commencé à remarquer une baisse dans ta moyenne ces trois derniers mois. Tes profs m'ont fait part de ton manque de concentration en cours. Mais sécher les cours maintenant... ? C'est vraiment la goutte de trop.

Il ne se sentait pas bien chéri, intervint Constance.

Elle posa une main sur le bras de son mari, et ajouta d'une voix plus douce:

Ne t'énerve pas pour ça...

Il y a une infirmerie qui est faite pour ce genre de choses ! éclata l'homme, les sourcils froncés. Le bac est dans deux mois bon sang... Si tu veux que je te prenne des cours de soutien, il n'y a pas de problèmes. Mais juste... parle-moi.

Timothy se mordit l'intérieur de la joue. De ses lèvres entrouvertes, pas le moindre son ne s'extirpa. Il demeura de marbre, comme toutes ces fois où il aurait s'exprimer et mettre des mots sur son mal-être. Mais comment lui expliquer qu'il souffrait horriblement de la perte d'amis qui n'existaient plus ?

SELENITE² ━ 𝙩𝙝𝙚 𝙜𝙧𝙚𝙖𝙩 𝙛𝙞𝙡𝙩𝙚𝙧 Where stories live. Discover now