trois

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La blessure de Winston s'aggrava rapidement. Malgré les soins de Camille, qui était medjack au Bloc, il semblait sombre de jour en jour. De plus, la marche que nous devions accomplir chaque jour n'aidait pas vraiment, les tempêtes de sables non plus. Nous devions le tirer sur une sorte de brancard aménagé avec les moyens du bord.

Un jour, alors que tout le monde était fatigué et que personne ne prêtait réellement attention à ce qu'il faisait, il tenta de se suicider avec un pistolet. Puis, en comprenant que c'était ce qu'il fallait faire, Newt lui tendit l'arme en échangeant un regard d'adieu avec lui. Larmes aux yeux, le cœur plus que serré, après que le blond s'en soit allé, je le suivis.

J'avais l'impression d'avoir été trompée. N'étions-pas des Immunes, ceux qui ne pouvaient avoir cette maladie ? La peur rongeait mon être, doucement mais sûrement. Au moindre mauvais choix, à la moindre décision irréfléchie, on pouvait perdre quelqu'un, c'était sûr. Dire un adieu muet à quelqu'un que vous n'avez pas eu le temps d'apprendre à connaître et qui semblait pourtant réellement gentil était un des regrets les plus déchirants de la vie, aussi douce et cruelle pouvait-elle être.

La marche reprit son cours. Je la craignais éternelle, ce que nous n'étions malheureusement pas. Je ne voulais pas passer le restant de ma vie à chercher quelque chose qui n'existait peut-être pas. Moi, je désirais vivre. Mais, plus que tout, je voulais survivre pour rendre honneur à tous ceux qui était partis trop tôt pour nous permettre de vivre.

Puis, au coup de feu, nous nous figions. Il venait de sceller un destin.

On fit une pause, quelques heure plus tard. C'était triste à dire, mais nous avancions plus vite sans Winston.

- Je croyais que nous étions immunisés, dit Teresa, brisant le non-dit et, par la même occasion, le silence profond dans lequel nous étions depuis de nombreuses heures

- On l'est pas tous, apparemment, murmura Newt

On se replongea dans le mutisme.

Mes yeux marrons se tournèrent vers le blond. Il croisa mon regard. Je ne trouvai pas les mots pour le consoler et la force pour dire « toutes mes condoléances ».

«Mon Ange» | Newt X oc - le LabyrintheWhere stories live. Discover now