L'amour à quelques larmes de toi

1- La rencontre

-Lidia ! Réveille-toi, tu vas être en retard pour ton premier jour de cours enfin !

J'ouvre brutalement les yeux en entendant la voix immanente du rez-de-chaussée, me faisant presque tomber du lit. Je regarde l'heure affichée sur mon téléphone et remarque qu'il est presque huit heures... Je me lève à toute vitesse vers mon armoire et m'accoutre d'une simple robe rouge. Un coup de peigne et de maquillage plus tard, me voilà en train de descendre les escaliers pour rejoindre la femme qui a hurlé mon prénom dans toute la maison...

Cette dernière aux cheveux blonds se prénomme Victoria, qui n'est autre que ma tendre mère... Car malgré mes trente ans, je vis encore avec mes parents. J'ai toujours été énormément attachée à eux. Ils ont toujours été présent pour moi, comme par exemple lors de ma rupture avec mon premier petit-ami qui a été plus que chaotique. Ma mère est une femme extraordinaire avec un grand cœur, elle a su soutenir et aidée les autres au détriment de se faire lâchement abandonner par les personnes en qui elle confiance.

-Salut m'man, dis-je en me mettant à table, buvant mon café.

-Bonjour ma chérie. Tu as de la chance que je sois encore là pour te réveiller...

-M-Merci...

C'est avec une mine un peu honteuse et boudeuse que je finis le liquide brunâtre corsé. J'enfile rapidement une petite veste en jean, des escarpins noirs et enclenche le pas vers la porte. Une main vient se déposer sur mon avant-bras, me stoppant dans ma course. Cette dernière appartient à mon père, Sergio. Cet homme a constamment su m'épauler et trouver les mots justes autant que ma mère, son épouse.

-Bonne journée ma Lili, dit-il avec un grand sourire. D'ailleurs une fois que tu auras le temps, il faudrait que tu commences à chercher un vrai chez toi pour que tu puisse vivre avec Pab-

-Oui oui ne t'inquiète pas papa, le coupée-je en voulant éviter cette conversation. Bonne journée à toi aussi.

Je viens prendre d'une main mon sac et sors de la maison familiale, me dirigeant jusqu'au petit habitacle blanc me servant de voiture. L'incontournable ville qu'est Madrid lève doucement le bout de son nez. Des couples de personnes âgées se baladent main dans la main en ce beau jour d'été, cherchant leur pain ou pour prendre l'air légèrement chaud et agréable que l'astre du jour expose. Les oiseaux chantent tous en chœur, laissant une douce mélodie passer la porte de mes oreilles, me détendant un peu avant cette première journée en tant que professeure d'histoire. Ce boulot m'a toujours passionné. C'est grâce aux nombreux instituteurs que j'ai eu lors de ma scolarité que j'ai fini par aimer et adorer cette matière. Elle est si passionnante à mes yeux et captive aujourd'hui mon existence.

En arrivant près du lycée au niveau du parking réservé aux professeurs, je reçois un message provenant de Julia, une amie d'enfance. Elle travaille aussi dans le même établissement, faisant des cours d'espagnol. C'est avec elle que j'ai fait les quatre cents coups durant mon adolescence. Comme la fois où nous avons fuguées toute une journée. Nos parents se sont fait un sang d'encre pour nous après cette soudaine disparition, causée pour un rien. Cette femme aux cheveux flamboyants est comme une grande sœur pour moi, mais aussi une confidente à qui je raconte absolument toute ma vie.

Je constate finalement qu'elle m'invite ce midi dans notre restaurant fétiche pour pouvoir parler de notre début de journée. En lisant entre les lignes, je ne fais pas vraiment attention devant moi en roulant jusqu'au parking lorsqu'une femme au teint mate, voulant traverser le passage piéton, se fait bousculer par le devant de ma voiture.

-Non mais ça va pas bien dans votre tête ?! Dit-elle en s'énervant, faisant virevolter frénétiquement ses cheveux bruns de gauche à droite.

-Je ne faisais pas attention, veuillez-m'excuser pour cette maladresse.