8- Un triste passé

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En ce vendredi, nouvelle journée de ce mois de Mai ensoleillé, je me gare devant le lycée en marchant tranquillement jusqu'à ce dernier. Etant en avance et ne commençant qu'à neuf heure trente, je décide de faire un détour dans la salle des professeurs pour me prendre un café bien fumant. J'entre dans ladite salle et mets une pièce dans la machine. En attendant depuis quelques secondes, je remarque que le bloc de fer ne fait absolument rien. Je souffle bruyamment. Comme je suis seule, je prends l'idiote initiative de taper sur le distributeur en espérant que celui-ci refonctionne comme par magie.

-Tu vas marcher machine de pacotille ?!

Mon sang bout de plus en plus en voyant que mes efforts n'aboutissent à rien. Etant bien trop concentrée à m'acharner pour avoir simplement un liquide brunâtre de basse qualité, je ne me rends pas compte qu'une personne vient d'entrer.

-Que vous a fait ce distributeur pour subir tous ces coups ?

Malgré ma surprise, je n'ai même pas besoin de relever la tête pour reconnaître parfaitement qui vient de faire irruption dans la pièce.

-A part avoir avalé ma pièce et de ne pas me donner mon café, pas grand-chose, marmonnée-je en ironisant légèrement ma situation. Que faites-vous ici ?

-J'ai entendu du bruit en passant dans le couloir et je comprends mieux pourquoi.

Un petit rire résonne dans la pièce.

En l'entendant pouffer de rire, mon regard se déplace jusqu'à la jeune femme. Ses cheveux sont attachés en un chignon tout aussi impeccable que son ensemble au ton gris. En baissant mes yeux de son visage, je remarque que cette dernière est munie d'un petit gobelet fumant entre ses mains. D'un geste presque robotique, la brune amène sa boisson pour tremper ses lèvres rouge sang dedans. Je m'approche d'elle avec un regard presque bestial.

-Où avez-vous eu ça ?

-On dirait que vous n'avez pas bu de café depuis un siècle, si ce n'est plus, souffle t-elle discrètement. Et pour répondre à votre question, la machine près du bureau de mon mari est encore fonctionnelle.

-D'accord, merci.

Avant de partir, je vérifie s'il me reste encore un peu d'argent sur moi. Pour mon plus grand malheur -malgré une recherche assidue dans mon porte-monnaie- je ne trouve que le néant. La brune me regarde avec un air amusé en se rendant compte de mon trouble. Je n'ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu'une main contenant une petite pièce apparaît devant mes yeux.

-Tenez.

-Je... Je ne peux pas accepter, soufflée-je mal à l'aise.

-Et pourquoi donc ? Demande la brune en fronçant les sourcils.

-Parce que c'est votre argent et je ne peux pas accep-

-Je vous en prie ! Ce n'est qu'une pièce d'un euro alors prenez-là et ne faites pas l'enfant ! En plus ce n'est pas comme-ci j'étais fauchée alors arrêtez, petite sotte, me coupe t-elle fermement en approchant en peu plus sa main.

Je lui souris timidement en prenant le cercle de cuivre entre mes doigts et lui souffle un léger "merci", partant vers la porte. Avant que je ne franchisse cette dernière, la jeune femme me coupe :

-J'espère que votre dose de caféine ne vous fera pas oublier notre sortie avec les enfants demain, se moque t-elle en se tournant vers moi.

Car oui hier dans la journée, nous avons finalement décidé que la sortie au parc aura lieu ce samedi en compagnie des enfants. Ces derniers ont été ravi de cette nouvelle.

-Ne vous inquiétez pas pour ça.

-Je ne m'inquièterais jamais pour vous, Cavilli, finit-elle avec un fin sourire sur les lèvres.

L'amour à quelques larmes de toiWhere stories live. Discover now