21- Famille compliquée

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Assise en plein milieu de la salle de représentation, ma mère Luciana ainsi que mon oncle Hernando sont à mes côtés, le regard plongé sur la scène où ma sublime fille joue de son instrument à cordes avec son groupe de musique. Tous les parents de la chorale sont là, écoutant attentivement les douces mélodies et accords que les enfants produisent avec leur instrument de prédilection. Un grand sourire se peint sur mon visage lorsque Maria —dans sa mignonne petite robe blanche— exécute avec son violon un solo fait à la perfection pour boucler ce spectacle. Des applaudissements fusent dans tous les sens de la pièce pendant que les enfants viennent sur le devant de la scène, s'inclinant légèrement pour ensuite partir dans les loges.

Nous sortons de la salle, allant dans le couloir adjacent pour attendre Maria qui ne devrait pas tarder. De longues minutes passent et ma fille arrive en marchant rapidement vers nous avec, près d'elle, un garçon aux cheveux blonds de son groupe. Les deux se tiennent joyeusement la main, un sourire radieux sur le visage.

-Maman !

-Ma princesse..., soufflée-je en la prenant dans mes bras, la serrant fort contre moi.

-Maman, mamie et grand tonton, je vous présente Charlie, un ami de la troupe de musique, nous sourit-elle en retournant auprès du jeune garçon.

-Bonjour je... Enchanté, répond timidement et poliment le blond d'une voix douce.

-Nous aus-

-Ce n'est pas notre cas, me coupe fermement ma mère. Je vous prierai de vous éloigner de ma petite-fille maintenant, ordonne-t-elle en la pointant du doigt.

C'est avec une triste mine que le petit part, lançant un dernier regard vers Maria qui, elle, baisse la tête. Je foudroie ma mère d'un regard noir de colère et de reproche, mais celle-ci n'en a que faire.

-Viens ma puce, beau grand papa doit nous attendre devant en voiture, reprend Hernando en lui tendant la main pour ensuite sortir dehors.

-Mère..., murmurée-je faiblement en m'approchant d'elle.

-Il n'y a pas de mère qui tienne Regina. Je te l'ai déjà dit, je ne veux que personne ne s'approche de ma petite fille, dit-elle d'une voix autoritaire.

-Mais enfin, ce n'est qu'une enfant ! Elle a besoin d'amis ou au moins de connaissances dans sa vie.

-Je ne suis pas d'accord et arrête de me répondre, veux-tu ? me crache-t-elle au visage en fronçant les sourcils. Je n'étais déjà pas d'accord pour qu'elle commence la musique, car c'est une perte de temps inutile et, de plus, un misérable métier ! Alors j'aimerai que cette fois-ci tu m'écoutes et tu me laisses gérer.

-Oui bien sûr mère, je vous écoute..., soufflée-je en détournant les yeux.

-Bien, elle dépose une main sur mon épaule. Maintenant, allons retrouver les autres dans la voiture.

Je hoche doucement la tête et enclenche le pas juste derrière elle, allant jusqu'à la berline noire qui est garée à quelques mètres du bâtiment. Les rues sont calmes en ce dimanche, les oiseaux chantent et les passants marchent tranquillement sous ce doux soleil d'été.

-Bonjour Regina, dit poliment mon beau-père.

-Bonjour, Pedro, vous allez bien ? demandée-je en m'asseyant derrière à côté de Maria, suivit de près par ma mère.

-Parfaitement bien. Nous terminons les préparatifs pour le mois prochain à la mairie, m'explique-t-il en démarrant l'habitacle, roulant doucement dans le centre-ville.

-Pour le fameux Quatorze Juillet, c'est bien ça ? interroge tristement Hernando en tournant sa tête dans sa direction.

-Tout à fait. Nous finissons les quelques détails pour le spectacle d'ouverture ainsi que le feu d'artifice.

L'amour à quelques larmes de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant