Chapitre 6

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La tête d' Harry cogna lourdement contre le sol de pierre froid. Des acouphènes suraigus les avaient accompagnés dans leur saut dans le temps et ceux-ci devenaient presque insupportables. L'enfant pleurait à chaudes larmes, Harry lui, sanglotait aussi. Aussitôt qu'ils furent conscients, le jeune homme sentit un torrent d'information l'envahir et des souvenirs défiler devant ses yeux : il retrouvait la mémoire :

Ron était là, assis dans la tente avec sa petite radio, il écoutait le ton monotone énoncer les noms des personnes décédées. Les sourcils froncés, il observait avec mépris Harry et Hermione qui lisaient le même livre, penchés jusqu'à presque se toucher. Vexé, il s'était retourné pour s'endormir, puis avait plongé dans le sommeil, bercé par le crissement de la radio.

Le souvenir devint de plus en plus flou, jusqu'à disparaître puis d'autres images le remplacèrent :

Hermione rangeait ses livres dans les hautes étagères de Poudlard, Mme Pince sur ses talons, qui lui reprochait d'avoir emprunté plus de livres que la limite autorisée. Ron était pris d'un fou rire et Harry regardait la scène avec incrédulité tout en lisant les œuvres de Gilderoy Lockhart. Ron s'était alors levé non sans délicatesse et avait fait croire à la bibliothécaire qu'il voulait emprunter « Le quidditch à travers les âges ». Par pure galanterie disait-il, il avait sauvé la mise d'Hermione...

« On devait être en deuxième année » songea le garçon

Comme le précédent, le souvenir disparut aussi vite qu'il était arrivé dans un nuage noir et un nouvel extrait de sa propre vie prit place :

C'était le deuxième soir à Poudlard, Harry s'en souvenait comme si c'était hier. Personne n'avait dormi cette nuit-là, ils étaient bien trop occupés à raconter leurs journées respectives et leurs fantasmes sur l'école de sorcellerie. Seamus avait même affirmé qu'il y avait un fantôme nommé Mimi Geignarde qui l'avait observé alors qu'il était aux toilettes. A cette époque, Harry ne connaissait pas encore la subtile susceptibilité de Mimi. Dans sa mémoire, il voyait Dean qui essayait d'expliquer à Ron que le football était un sport qui se jouait à une seule balle et à terre. Celui ne trouvait pas l'intérêt de ce jeu « moldu » et ils avaient donc fini la soirée à manger des bonbons sorciers tout en riant : dragées surprises de bertie crochues, chocogrenouilles, gnomes au poivres ou encore des sucettes parfumées au sang. C'était Percy qui avait fait cadeau de toutes ces friandises à Ron, lors de sa sortie à Pré-au-lard.

Cette remémoration lui mettait l'eau à la bouche rien qu'à la regarder, malheureusement le souvenir se dissipa ENCORE pour laisser place à des passages e son enfance bien moins joyeux :

Vernon l'avait maintenant enfermé dans son placard depuis plus de 3 jours, le petit garçon de l'époque devait avoir à peu près 3 ans. Il avait froid et ses vêtements sentaient le « sale » comme il disait. Ils l'avaient puni simplement parce que l'oncle Vernon n'avait pas atteint le budget de la semaine dans son entreprise de perceuses et comme Harry était un monstre, qu'il n'était qu'une bouche à nourrir en plus et un fardeau, il était normal que ce soit sur lui que Vernon défoule sa colère. Soudain la petite porte du placard s'ouvrit et Pétunia lui glissa sous le nez une liste de tâches ménagères à réaliser en un temps record .Harry se mit instantanément au travail, empoignant la serpillière dans ses petites mains sales et allant chercher le courrier.

« Si j'avais connu la magie à cette époque, les Dursleys n'auraient pas fait long feu » pensa-t-il, le visage crispé par la rage

Harry se réveilla vite et fut ramené à la réalité, par des pas qui frappaient le sol avec régularité, des pas sourds, des pas.... Le jeune homme s'était évanoui, de même que sa « doublure» juvénile, apparemment ils étaient connectés par une sorte réalité alternée. Si Hermione était là elle aurait pu lui expliquer... Non ! Elle n'était pas là et tout cela par sa faute ! C'était cruel de les avoir laissés là-bas. Le regard terrorisé qu'Hermione lui avait lancé avant qu'il parte le hantait toujours. Sa conscience s'éveilla, et le survivant remarqua une longue barbe blanche qui pendait au-dessus de son visage

Un voyage dans le tempsWhere stories live. Discover now