Chapitre 8

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L O U I S


Il ne faut que quelques jours à Harry pour démissionner de son travail. Je crois que je ne l'avais encore jamais vu aussi heureux. Moi non plus, je n'avais jamais été aussi heureux.

Je sais pertinemment que c'est n'importe quoi. Que Harry finira par m'en vouloir, à un moment ou un autre. Que je suis égoïste. C'est pour ça que je ne peux m'empêcher de douter à certains moments, de me dire que mes parents ont raison, au fond. Mais il suffit que je vois toutes les petites étincelles qui font briller les yeux d'Harry, qu'il m'embrasse de manière malhabile et pourtant parfaite, puis qu'il me murmure combien il a hâte, pour me rappeler que partir vivre est la meilleure décision à prendre.

On n'est pas encore allés plus loin que de simples baisers avec Harry, même s'ils sont parfois tellement bons et fiévreux que je jouis presque. Je ressens le désir profond d'apprendre à connaître son corps, mais je m'en fiche. Les choses arriveront quand elles devront arriver, quand on sera tous les deux prêts, comme pour notre premier baiser. 

Pourtant, Harry ressent visiblement le besoin de se justifier. On est allongés un soir dans le lit, en train de se regarder sans rien dire comme on le fait souvent. Mes yeux seuls ont le pouvoir de le déshabiller sans le toucher.

Harry brise le silence en bafouillant un peu, ses joues s'embrasent.

— J'espère que ça te dérange pas qu'on ait toujours... rien fait.

— Je pense pas que nos baisers ce soit ne "rien faire".

Il rit un peu, baisse le regard avant de le relever. La lumière de la lune, qui est pleine ce soir, donne une teinte un peu laiteuse à sa peau. Il est terriblement beau.

— Bien sûr que non... Mais tu sais ce que je veux dire, Louis.

Je hausse les épaules.

— On va à notre rythme. Bien sûr que ça me dérange pas, même si ça veut pas dire que j'en ai pas envie.

— J'en ai envie aussi. Vraiment. Mais... je suis pas très à l'aise avec mon corps. Et tu sais, comme j'ai pas d'expérience, j'ai peur de pas savoir faire, de pas être à la hauteur-

Je le coupe en posant mon pouce sur sa lèvre inférieure, rose et et un peu froide sous mon toucher.

— Ça viendra quand ça viendra, et ce sera parfait. Tu seras toujours à la hauteur, Harry.

J'avance mon visage, l'embrasse délicatement. Je ne fais que poser mes lèvres sur les siennes, et c'est quand même incroyablement bon. Je le sens sourire. Je mordille et lèche un peu sa lèvre supérieure aussi, j'ai remarqué qu'il adorait quand je faisais ça.

— On pourra le faire dans un endroit beaucoup plus beau qu'ici, en plus, il dit doucement, l'air rêveur.

— C'est vrai. Tu vois, c'est pas grave du tout.

Il sourit et encadre mon visage de ses mains. Elles sont glaciales, mais au moins elles refroidissent mes joues en feu.

— On a toute la vie devant nous pour faire l'amour, il souffle avant de m'embrasser.

Toute la vie.

Trois mots qui m'envoient trois coups de poing au coeur.

Je l'embrasse en retour.

Toute

La

Vie

Langues sauvages

Our Eternity - Larry StylinsonWhere stories live. Discover now