28 juin 2020
Ash est loin maintenant. Il est parti. Voilà des jours qui s'écoulent et que je suis dans l'hésitation d'écrire. Je pense que c'est parce que j'ai peur de ce que je pourrais lire par la suite. Je n'arrive pas à pleurer. Devant mes amis, devant ma famille, devant mon miroir. Rien n'fait, c'est comme si je ne m'y autorisait pas. Je suis bloquée dans un état où tout m'atteint et où je n'arrive pas à déposer de limites. Je me sens prise au piège par mes émotions. J'aimerais tellement que la boule qui est dans ma gorge encore cette nuit se régule et se dissipe avec le temps. J'ai l'impression qu'elle ne fait que gonfler pour m'empêcher de respirer. L'amour coupe souvent le souffle.
J'aimerais cracher ce que j'ai à l'intérieur du cœur mais j'en suis incapable, j'aimerais partager mais ça me brûle tellement la poitrine que je n'arrive même pas à y penser avec moi-même. Je me sens lourde, je me sens déprimée, parfois dépressive. Je me sens extrêmement molle, moi qui suis toujours aussi ambitieuse, mes envies disparaissent. Je ne lis plus, je ne dessine pas comme je veux, mon écriture est sombre comme mon prénom. J'aimerais tant terminer ce chapitre et aller de l'avant, pourtant, c'est comme si parfois, j'avançais à reculons.
Ash n'est plus là, mais en dehors de ce fait, Ash n'est pas fait pour moi. Ash me fait mal, il me fait atrocement mal sans s'en rendre compte. J'ai si mal que j'ose à peine l'écrire. Ash a beaucoup d'emprise sur moi. Et c'est une mauvaise chose. J'aimerais tellement pleurer un bon coup, trois jours, une semaine entière pour aller mieux mais la vie en a décidé autrement. Le chagrin persiste, la peine perdure tandis que l'amertume s'installe. Je ne vais pas bien. Je ne vais même pas mieux. C'est un feu noir que je ressens dans tout mon corps, un feu docile d'apparence éteint. Ma tristesse semble parfois sur off, mais ce n'est qu'une illusion. J'ai le sentiment de vivre un rêve, puis de retourner dans mon cauchemar habituel, celui dans lequel je classe l'amour comme quelque chose qui me fait mal quoi que je fasse, quelque chose de dangereux, de nocif, d'éphémère.
J'ai envie de crier, j'ai envie de pleurer, j'ai envie de rester dans mon lit, sous la douche, sous la pluie. Je n'ai pas envie de bouger. Le soir j'hésite à écrire ; la nuit les soucis deviennent plus réels, les peurs plus grandes. J'ai envie d'aimer mais je me sens trahie. Je me sens délaissée, je me sens inutile. Je me sens abandonnée, peut-être même plus qu'Ash. Ash a quelqu'un à qui parler, moi je donne des idées à mon inconscient, des idées loin d'être bonnes.
Je me sens mal. Ça fait déjà douze jours, ça devrait en faire une vingtaine. Le temps passe si vite, les jours s'écoulent mais ma blessure reste toujours béante. Elle ne change pas, elle s'obscurcit comme les nuages de ce matin.
