3 août 2020
Une relation encore et toujours toxique. Des mots violents, quelque peu incongrus. Un parler haché, agressif. Des phrases longues, sans ponctuation comme si le monde s'était arrêté de respirer en écrivant. Des larmes, quelques goutes, les dernières. Ce soir ça fait cinquante jours, et je n'ai plus l'impression que c'était hier. J'ai le sentiment d'avoir fait le bon choix, et même si Ash est collé à ma peau et à ma tête, il est différent. Quelque chose a changé, dans chacun de nous. Les gens évoluent, Ash a basculé. Dans trois jours, ça fera deux mois que tout a commencé. Les troubles persistent et les cicatrices s'intensifient. C'est comme si à chaque nouvelle discussion on les ouvrait un peu plus. Il m'a fallu près de cinquante jours pour comprendre que je ne pouvais pas être là pour tout le monde et que tout ce petit monde ne voulait pas forcément mon bien. Il me faudra encore du temps pour apprendre à gérer la personne que je suis devenue, apprendre à la connaître avec ses déficits et ses nouvelles exigences, ses barrières et ses blessures. J'aurais aimé que ça se passe différemment. Mais certaines histoires n'ont pas de happy end.
Ash a marqué ma peau et mon cœur au fer rouge, j'aimerais dire que la marque s'estompera, mais la vérité c'est que je n'en suis pas moi-même sûre. Une marque reste une marque après tout. Cinquante jours et il m'arrive d'avoir encore mal, de retourner parfois en arrière, d'aller parfois en avant et de me demander ce que je serais devenue. Savoir et appliquer sont encore nuancés. J'aimais Ash, et cet amour m'a fait mal. J'aimais aimer et aujourd'hui je n'aime plus ça. J'aimerais que la nouvelle version de moi ne prenne pas autant les choses à cœur, mais ça risque d'être compliqué. C'est comme si j'étais une poupée de chiffon désarticulée dans une amure en acier. Bien protégée, mais si fragile à l'intérieur. Inanimée, le temps de sa réflexion.
J'étais presque prête à aimer à nouveau, mais la vie en a décidé autrement.
