Asile mental

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Dans une salle sans fenêtre,entourée de murs plus hauts les uns que les autres, je ne vois aucune issue. J'aurais beau taper de toutes mes forces contre la porte opaque, rien n'y fera. Je suis condamnée à errer sans but au centre de mon silence de béton.

Quand je ferme les yeux, je sens ses longs bras fins et squelettiques m'effleurer la joue, caresser mon cou et mes épaules. J'entends son rire qui me transperce les tympans. Je peux sentir son souffle froid et nauséabond, le pas lourd de ses jambes d'horreur et son regard manipulateur et possessif.

À chaque contact, mes membres se mettent à convulser, mes yeux à pleure et moi à étouffer. Ses doigts se ressèrent lentement sur mon cou, le pressent et serrent, prolongeant jusqu'à l'extase ma longue agonie. Je le griffe, le frappe mais je pars déjà.

Tout ce que je vois à présent, ce sont ses yeux, immenses et vitreux qui me fixent sans réellement me voir. Des yeux opaques et glaçants qui sondent vos sentiments et se délectent de votre peur. Des yeux qui m'annoncent l'heure dernière avant le jugement de mon âme.

Respirer, voir, sourire je ne demande que ça. Sortir de ses serres accérrées et m'évader de l'emprise de mon geôlier qui me suce chaque goutelette d'énergie et chaque larme. Je voudrais simplement revoir la vie, l'extérieur mais son corps lourd et immense me bloque le passage vers la sortie.

Agoniser dans l'ignorance du monde, voilà à quoi j'en suis réduite.

Mourir sans faire de vague, sans un bruit et sans bonheur.

Seule, oubliée et torturée par mon propre subconscient qui fait de moi sa poupée de chiffon qui peut faire voler à travers la pièce, une poupée pour réaliser ses rêves morbides et macabres.

Mourir dans mon propre asile mental

L'écriture ou la vieWhere stories live. Discover now