3. Confessions ~ Alexandra (version éditée)

112 5 0
                                    


Finalement, le trajet ne s'avère pas aussi difficile que je le craignais. Après notre petite mise au point, Nathaniel se montre adorable. Moi qui appréhendais d'éventuels reproches ou qu'il boude comme un gosse privé de son jouet, j'ai dû revoir ma copie. Il se montre de très bonne compagnie. Aucune critique, aucun sarcasme, aucune plaisanterie douteuse ou réflexion ironique. Il s'efforce de me sortir de ma réserve, de ce silence embarrassant dans lequel je me suis enfermée, en me posant une multitude de questions. D'abord sur Clémence, l'école, puis sur mes activités, mes centres d'intérêt. Bizarrement, je n'éprouve aucune difficulté à lui faire des confidences. Je crois que c'est la première fois que je parle autant de moi à quelqu'un, mis à part à mes meilleures amies, qui, elles, n'ignorent quasiment rien de ma vie. Je dois admettre ma surprise de découvrir qu'il a un solide sens de l'humour.

Durant le trajet, j'ai tout loisir de constater ses qualités de conducteur également. S'il a tendance à rouler un peu vite à mon goût, en revanche, il possède des capacités d'anticipation et des réflexes à toute épreuve. Peut-être grâce à son métier et à son entraînement de pilote ? Je ne me suis jamais autant sentie en sécurité dans une voiture. Bon, j'admets que sa BMW est un véritable petit bijou au niveau confort et ça joue certainement sur mon ressenti, mais c'est surtout parce que j'ai pu constater par moi-même ses aptitudes sur les petites routes glissantes.

Arrivés à Sisteron, la radio nous informe d'un ralentissement d'environ 9 km avant la barrière de péage de la Saulce. Pour m'être souvent rendue, gamine, dans les stations de sports d'hiver de la région avec mes parents, je connais le secteur comme ma poche – ou presque – alors j'indique un autre itinéraire à Nathaniel pour éviter les bouchons. Je lui fais quitter l'autoroute à la sortie Nord de Sisteron pour emprunter la route nationale. En approche de la Saulce, nous constatons que les embouteillages sur l'autoroute se sont aggravés et la radio en annonce de nouveaux jusqu'à Tallard. Après m'être assurée que Nathaniel possède bien des équipements spéciaux pour son véhicule, je lui indique mon raccourci. Ce qui me permet d'admirer sa dextérité au volant.

La petite route menant de Curbans à Valserres est à peu près déneigée correctement, mais entre Les Hugnes et les Tournaires, c'est une autre histoire ! Bon nombre de virages sont encore enneigés ou verglacés. La voiture part en travers, à plusieurs reprises, mais mon pilote maîtrise toujours la situation. D'une main de maître, il remet, à chaque fois, le véhicule dans la bonne trajectoire. Personnellement, je me serais plantée dans le mur de neige du bas-côté ou j'aurais fait un tête-à-queue dès la première courbe ! Si au début j'étais très tendue – j'ai même piaillé d'effroi dans les premiers virages en sentant la voiture déraper et chasser de l'arrière –, je me détends en constatant la maîtrise de mon pilote et je commence même à apprécier sa conduite sportive. J'ai l'impression de participer au trophée Andros ! Tant et si bien, qu'au bout de quelques kilomètres, Clémence et moi, nous nous amusons comme des petites folles, rouspétant lorsque Nathaniel prend les virages prudemment sur les portions de route dégagées. Clémence boude même lorsque nous rejoignons la route normale et sa circulation dense. Elle aurait aimé continuer son « tour de manège ». Nathaniel m'a promis de me sortir de ma zone de confort, eh bien il commence fort dès le trajet ! On peut même dire qu'il démarre sur les chapeaux de roue !

Ma connaissance des raccourcis et petits itinéraires de campagne combinée à la conduite efficace de Nathaniel nous permet de rallier la station des Orres en trois heures et demie alors que la radio et le GPS nous annonçaient cinq heures de route à cause des embouteillages habituels des départs en vacances. Même si nous n'avons pas pu éviter quelques tronçons de circulation difficile, le trajet s'est passé dans la joie et la bonne humeur et nous avons même pris le temps de manger au Mac Do d'Embrun avant d'emprunter la montée vers la station.

Mach 2 Tempête dans le viseur T2 (Edité chez Amazon)Where stories live. Discover now