Chapitre 1

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Je râlai tout seul contre ce marteau qui n'arrêtait pas de taper dans ma pauvre tête. Je me tournai dans le lit et ma main se posa sur quelque chose, ou plutôt quelqu'un. J'ouvris un œil et découvris une fille à moitié nue allongée près de moi.

Encore une récolte de ma dure soirée d'hier.

Ses longs cheveux blonds recouvraient la moitié de son dos. Le tissus blanc cachait sa peau jusqu'à la naissance de ses fesses, je trouvai ça plutôt sexy d'habitude, mais pas ce matin. Je soulevai le drap et vis que j'étais moi-même dépourvu de vêtements. Je tâtai le sol à la recherche de mon boxer, que je finis par trouver et l'enfilai en vitesse. J'observai la chambre, qui n'était pas la mienne, comme la plupart des samedis ou dimanches matins. Un lit, une commode, tout ce qu'il y avait de plus simple, remplissaient la pièce. Une chaise placée dans un coin près de la fenêtre, recouverte de fringues en tout genre donnait un air désordonné au lieu. Je pris mes vêtements posés en vrac sur le parquet gris et partis, en évitant le désordre se trouvant au sol, dans la pièce d'à côté, à pas de loup.

Ce mal de crâne ne me lâcha pas. Après avoir enfilé mon pantalon et mon t-shirt, j'entrepris une fouille des placards de la salle de bain, afin d'y trouver de quoi me soulager un peu. Il y avait tout un tas de trucs, pommades, sirops, des produits périmés, bref un cocktail de médicaments à faire pâlir un médecin. Quand enfin, je trouvai mon bonheur. Je repris mon ascension jusqu'à la cuisine. J'ouvris la première porte et y trouvai un verre. Tout en buvant mon soulagement, j'observai la pièce, rien de bien intéressant non plus ici. Une déco, où aucun meuble n'était vraiment assorti. Le canapé avait sûrement connu de meilleur jour. Par contre, il y avait une vue imprenable sur la ville grâce aux baies vitrées. Je posai le verre dans l'évier. Je me dirigeai vers l'entrée et enfilai mes chaussures pour quitter les lieux au plus vite.

-Tu t'en vas ?

Et merde.

D'habitude, elles ne m'entendaient pas et je pouvais m'éclipser sans avoir à me justifier de quoi que ce soit. Je me redressai difficilement en essayant de faire abstraction de cette barre qui me couvrait le front. La blonde était debout dans l'encadrement de la porte de sa chambre. Elle avait pris soin de passer un peignoir blanc. Elle avança vers moi, et mon visage se tordit en une grimace de dégoût en la voyant de plus près. Son mascara avait coulé et laissait de longues traînées noires sur le dessous de ses yeux. Je n'avais jamais vraiment aimé les filles qui se maquillaient de façon exagérées. Mais, dans le noir des boites de nuit, je n'y faisais pas vraiment attention, surtout après cinq ou six Vodka.

-Comme tu peux le voir, dis-je en prenant mon casque posé sur le carrelage blanc.

-Cette nuit avec moi, ne t'as pas plu ?

-Pour être franc... Je ne m'en souviens pas vraiment.

-Ah ? On pourrait remettre ça, alors ? elle s'approcha, et ses doigts glissèrent sur le tissu qui recouvrait mon torse.

-Bon, écoute, dis-je en lui attrapant la main. Je ne cherche rien de sérieux et je n'en ai rien à faire de toi. On se reverra peut-être un jour, mais là, je dois y aller.

-Je ne cherche rien non plus. Juste à passer du bon temps.

-Ouais, elles disent toutes ça. Allez, tchao.

-Je peux au moins savoir ton prénom ?

-À quoi cela te servira ?

J'ouvris la porte et disparus dans le couloir en la laissant comme une pauvre fille qui avait cédé à ma belle gueule. Une de plus. Je sortis de l'immeuble et pris une grande bouffée d'air frais. Le soleil brillait. Les cloches d'une église sonnèrent midi. Je regardai à gauche, puis à droite et aperçus ma moto garée en vrac sur le bord de la route. Je devais vraiment en tenir une bonne, je n'avais pas pour habitude de la laisser dehors à la vue de tout le monde. J'en fis donc le tour pour voir si elle n'avait pas subi de dégâts et fus soulager de voir qu'elle était intact.

TAD - MED (Tome 1)Where stories live. Discover now