85 - Carioca

78 7 5
                                    

5X01 - No Sanctuary

Settle - Vera Blue
Me and the devil - Soap&Skin

---

*pov Glenn*

Libre.

D'un coup sec, Rick coupe les serre-joints qui me tiennent les jambes et les chevilles et je me redresse. Abasourdi.

-C'était quoi ?

Mais il est déjà parti. Je n'ai que le temps de le voir faire face au tablier de plastique et de lui enfoncer l'arme qu'il a sortie de je ne sais où, d'un trait droit dans la gorge. Le grand boucher le regarde totalement interloqué avant de s'effondrer sur lui-même. Grosse merde.

Je comprends soudain où nous sommes en réalité. Un abattoir. Conforme, fonctionnel, classique. Tout devient de nouveau rouge sang. Couleur d'exécution.

Je fais le tour de la longue bassine d'inox qui allait recevoir ma tête aujourd'hui. Offrande du jour, bonjour.

Je trouve Y/n, étendue par terre toujours dans les vapes. Il lui arrive quoi, là ? Au bout de toutes ces semaines, ces mois, ces années de vie commune, de vie presqu'intime finalement, je ne l'ai jamais vue dans cet état. Dans cette liquescence affolante, cette perte de contrôle, ce lâcher-prise infernal. Je déteste. Je déteste ça, parce que cela expose toute mon impuissance. Parce que cela la rend tellement vulnérable et moi, inutile. Je me déteste. Les convulsions, je ne sais pas gérer. Faut pas en faire avec moi, sinon, t'es mort, noyé dans ton vomi, d'office.

-Tu fais de l'épilepsie ?

Est-ce qu'il y a d'autres maladies qui filent ce genre d'état catatonique ? J'en sais rien, et si elle le prend mal, elle me filera une tarte. Je la prendrai avec joie. Ca voudra dire qu'elle est revenue à elle, qu'elle est revenue à moi. En attendant, elle ne me répond pas mais elle se réveille. Rick surgit encore, la libère de ses liens de son geste expert, mécanique ? , et se redresse. Il ne me fixe moi, comme s'il voyait son état évident.

-On traîne pas là. Aide la.

Evidemment que je vais l'aider. Mais j'ai besoin d'une minute, sauf qu'il est déjà parti. Elle ouvre un peu les yeux, papillonne, me regarde sans me voir et je la redresse lentement, l'assois et l'appuie contre l'inox une seconde encore. Pardon ma Y/n.

Elle me regarde enfin, mais ses yeux me sont vides, comme si elle ne me remettait pas. Je dégage doucement les mèches humides toutes collées sur son visage. J'ai l'impression de bouger des fils de carton. Ma cop's est devenue carton sec. Mon geste laisse de fines traînées rouges sur ses joues, sa mâchoire et ses yeux. En dessous elle est d'une pâleur peu naturelle, presque verte. Elle fait peur maintenant que ses yeux luisent enfin sur moi, immobiles. Pupilles dilatées. Shootée.

-Tu peux te lever ?

Je m'oblige à ne pas tenir compte de son état anormal pour l'instant. On a une autre priorité. Je me mets sur mes pieds et lui tends la main pour offrir mon aide. J'ignore si elle peut même relever la tête vers moi. Mais elle ne me regarde plus et se redresse toute seule. Finalement.

Derrière moi, les mecs explorent les autres espaces plus ou moins aveugles de lumière. Bob revient vers nous.

-C'est par là... mais regardez pas trop autour c'est... venez.

Je le suis et Y/n reste sur mes talons sans un mot. Anormale.

On débouche sur une pièce sombre. Des crochets descendent du plafond. Pour ceux qui ne présentent rien, notre passage ou simplement l'air vicié les fait un peu cliqueter. Lugubre. Certains sont munis de...

Imagine - * THE WALKING DEAD *Où les histoires vivent. Découvrez maintenant