Toute la magie de Noël

Chapitre 4 _ Mardi 4 décembre (1/2)

Je discute par Skype avec l'un de mes employeurs occasionnels, il veut que je prépare trois épisodes pour la télévision dans la rubrique de l'édition locale. On me demande d'interviewer les maires de la préfecture et des sous-préfectures du Doubs sur le marché de Noël de chacune des villes et que je complète avec un dossier sur les plus emblématiques de la région. J'adore aller sur les marchés de Noël mais faire trois reportages sur le sujet le mois où j'ai le plus de travail, ça ne m'enthousiasme pas beaucoup. Mon compte en banque s'apprêtant à être mis à mal à la fin du mois, je ne fais pas la fine bouche et j'entends avec assiduité les demandes de Thierry.

— Précise bien que malgré la dominance des marchés de Noël alsaciens et allemands, ceux de notre région valent le détour. Il faudra y aller crescendo, d'abord Pontarlier, puis Besançon et pour finir celui de Montbéliard. Pour ce dernier, il faut que tu rappelles sa réputation et le nombre de visiteurs de l'an dernier. C'est une commande de la région, ils veulent montrer que la Franche Comté a aussi l'esprit de Noël. Ça reste un reportage mais il faut que ça donne l'impression de regarder une carte postale. Tu as bien noté ?

Je hoche la tête, il continue.

— Je suis désolé de te prévenir aussi tard mais le journaliste qui devait le faire est à l'hôpital. Rien de grave, ajoute-t-il en voyant ma tête, il s'est juste cassé la jambe, sa voiture a glissé sur le verglas et est tombé dans le talus. J'ai décalé les rendez-vous pour pouvoir lancer le premier épisode, samedi prochain. Heureusement que tu m'avais parlé de ton interview pour la radio chaque jeudi matin, j'ai failli placer le premier à cet horaire. Le maire a décalé une réunion pour te recevoir mercredi à seize heures alors il faudra que tu carbures pour que l'on puisse faire le montage. On a aussi besoin que tu nous envoies la voix off qui expliquera les images d'archives au début du reportage. Ça te va ?

Je n'ai pas le choix mais je ne le montre pas, le reportage me servira à mettre de l'argent de côté qui me servira en cas de coup dur. Je le rassure, il me dit qu'il va m'envoyer le contrat pour la pige le plus rapidement possible puis il raccroche. Avec tous mes rendez-vous cette semaine, je vais être sur les rotules avant le week-end. Un son annonce l'arrivée d'un message dans ma boîte mail, en l'ouvrant, je découvre les images et vidéos d'archives et quelques notes qu'avaient rédigés mon collègue. Ils sont sur le pied de guerre, ils devaient attendre avec impatience de trouver quelqu'un qui accepterait de se coltiner ce travail. Je me mets rapidement en action afin d'avoir pu terminer un maximum de choses pour le lendemain. Je parcours les notes, fais des recherches afin de les compléter, puis je passe au montage de l'introduction. Je termine une première version afin de m'attaquer au texte de la voix-off. À quatorze heures, j'envoie mon premier jet à la rédaction pour savoir ce qui doit être modifié pour que je puisse achever au plus vite ma tâche.

En attendant la réponse, je prends le temps de manger. Je n'ai pas vu l'heure passer par contre mon estomac lui m'a fait remarquer rapidement que l'heure habituelle a été dépassée. Avant de faire un sandwich, je pioche la décoration du jour et j'attrape un porte-clés qui a la forme de la tête de Jiminy chaton, le premier cadeau de Noël que je me suis offerte après ma première année à la sortie des études où je rêvais d'avoir un chat. J'ai pu réaliser ce rêve depuis deux ans et j'aperçois au loin mon matou qui court après l'un de ses jouets. Je décide de m'installer devant la télévision pour décompresser le temps de manger. Je mets mes jambes sous un plaid et Jiminy en profite pour me rejoindre. Alors que je commence à me plonger entièrement dans le scénario du téléfilm de Noël, le téléphone me rappelle à l'ordre. Je regarde le numéro et reconnais l'indicatif du Canada. Une question me vient à l'esprit, pourquoi ma sœur m'appelle-t-elle et que me veut-elle ? Je décroche afin de tirer ça au clair.